Un groupe de 200 à 300 hommes lourdement armés a attaqué une mosquée à Tripoli dans la nuit de dimanche à lundi et profané les tombes de deux imams, selon des témoins.

«Ils sont arrivés peu après 22H00 (20H00 GMT), ils étaient 200 à 300, armés, avec des pick-up équipés de mitrailleuses lourdes et sont repartis vers 01H00 (23H00 GMT)», a indiqué à l'AFP Mahmoud Rahmane, un voisin de la mosquée Al-Masri dans le nord-est de Tripoli.

«Ils ont forcé la porte d'entrée de la mosquée puis ont creusé le sol, ouvert les tombes des imams Abdel Rahmane el-Masri et Salem Abou Seïf et emporté leurs reliques», a-t-il ajouté.

Des exemplaires du Coran et des livres ont été brûlés dans l'enceinte de la mosquée que jouxte une école coranique, a constaté une journaliste de l'AFP.

Un enseignant de l'école coranique a confirmé ces faits sous couvert de l'anonymat.

«Ils portaient tous la barbe et étaient vêtus de treillis militaires. C'était certainement des islamistes extrémistes qui veulent créer des troubles, ils veulent le pouvoir, ils veulent contrôler la Libye», a-t-il indiqué.

«Ils étaient très bien organisés. Des hommes ont cerné le périmètre de la mosquée et communiquaient avec des talkies-walkies», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, deux cimetières musulmans --l'un à Gargarech dans l'ouest de Tripoli et l'autre près de l'aéroport-- ont également été saccagés il y a une semaine avec des marteaux-piqueurs et des engins de chantier, selon des témoins interrogés par l'AFP.

La Libye, qui traverse une période de transition, est dans l'attente d'un gouvernement dont la formation cristallise les tensions entre groupes ethniques, géographiques, religieux et entre sensibilités libérales et islamistes.

Une très grande majorité de Libyens, musulmans sunnites, pratiquent un islam modéré.