La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé jeudi au président syrien Bachar al-Assad de «quitter le pouvoir» et annoncé préparer de nouvelles sanctions, juste après une annonce similaire des États-Unis.

«L'Union européenne note que Bachar al-Assad a perdu toute légitimité aux yeux du peuple syrien et qu'il est nécessaire pour lui de quitter le pouvoir», a déclaré Mme Ashton qui s'exprimait au nom de l'UE.

«L'ajout de noms supplémentaires sur la liste de ceux qui sont visés par des mesures restrictives de l'Union européenne est en préparation. De plus, l'UE avance dans ses discussions pour de nouvelles mesures qui élargiront le champ de ses sanctions contre le régime syrien», a précisé Mme Ashton.

Elle a jugé par ailleurs «inacceptable et intolérable» le renforcement de la répression en Syrie.

L'UE a, à plusieurs reprises, souligné que la répression brutale devait cesser, que les manifestants détenus devaient être libérés, qu'un accès libre devait être garanti aux organisations internationales humanitaires et de droits de l'Homme ainsi qu'aux médias, a rappelé Mme Ashton.

«Mais le pouvoir syrien est resté sourd aux appels de l'UE et de la communauté internationale, y compris de ses propres voisins. Cela montre que le régime syrien n'a pas la volonté de changer», a déploré Mme Ashton.

«Les promesses de réformes du président (Bachar al-Assad) ont perdu toute crédibilité, étant donné que les réformes ne peuvent réussir dans un contexte de répression permanente», a-t-elle dénoncé.

L'Union européenne a déjà adopté plusieurs trains sanctions contre la Syrie, principalement des gels d'avoirs et des interdictions de visa visant à ce jour 35 individus et quatre sociétés proches du régime.

Un embargo sur les armes et le matériel pouvant servir à la répression est également en vigueur depuis le mois de mai.

La liste des individus et sociétés visés par les gels d'avoirs et les interdictions de visa doit être élargie très prochainement.

Vendredi, les ambassadeurs des 27 pays de l'UE doivent se retrouver à Bruxelles pour discuter de sanctions supplémentaires.

Lors d'une réunion précédente, les ambassadeurs des 27 avaient chargé les services de Mme Ashton de préparer une liste d'options pour aller au-delà de ce qui est actuellement en vigueur.

Certains États, à l'instar de l'Allemagne, ont lancé l'idée de sanctions économiques qui pourraient inclure un embargo sur le pétrole et le gaz.

Selon des sources diplomatiques, lors de leur dernière réunion, aucun représentant des 27 ne s'était ouvertement opposé à des sanctions économiques, mais certains avaient préféré plaider pour d'autres mesures, comme un embargo sur les «biens à double usage» susceptible d'être détournés à des fins de répression, comme certains engrais ou tubes métalliques pouvant servir à la confection de bombes ou de lance-roquettes.

Juste avant le communiqué de Mme Ashton, le président américain Barack Obama avait également demandé au président syrien de quitter le pouvoir.

Le gouvernement américain a annoncé par ailleurs qu'il interdisait l'importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux États-Unis et qu'il gelait tous les avoirs que l'État syrien pourrait avoir dans les territoires sous sa juridiction.