La Corée du Nord a réaffirmé mercredi ses ambitions atomiques et son intention de poursuivre ses essais nucléaires malgré les nouvelles sanctions votées à l'ONU à la suite du lancement d'une fusée considérée par Washington comme un missile balistique.

«Nous rejetons catégoriquement et condamnons la résolution extrêmement injuste du Conseil de sécurité des Nations unies qui vise à violer nos droits souverains», a réagi le ministère nord-coréen des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé par l'agence d'État KCNA.

«Nous allons prendre des mesures concrètes visant à étendre et renforcer nos forces militaires d'autodéfense, y compris la dissuasion nucléaire», a-t-il ajouté, sans toutefois évoquer explicitement l'éventualité d'un nouvel essai nucléaire imminent.

Cette annonce intervient quelques heures après l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d'une résolution imposant des sanctions élargies à l'encontre de la Corée du Nord à la suite du lancement en décembre d'une fusée.

Le texte est le fruit d'intenses négociations entre Washington et Pékin depuis le lancement de la fusée nord-coréenne, Washington et ses alliés japonais et sud-coréen poussant à adopter un nouveau train de sanctions sévères tandis que Pékin cherchait à protéger son allié nord-coréen.

Finalement, Pékin a accepté que le texte soit une résolution, et non une déclaration, mais qu'il élargisse des sanctions existantes.

La résolution 2087, adoptée à l'unanimité, «condamne le tir» du 12 décembre auquel Pyongyang a procédé «en recourant à la technologie des missiles balistiques», estimant qu'il est contraire à des résolutions de l'ONU datant de 2006 et 2009.

Le Conseil «exige» de Pyongyang qu'il «ne procède à aucun nouvel autre tir nucléaire ou tir recourant à la technologie des missiles balistiques». Il «se déclare résolu à prendre des mesures décisives» en cas d'infraction.

Le 12 décembre, la Corée du Nord a lancé une fusée censée mettre un satellite en orbite, ce qu'elle a fait.

Mais les États-Unis et leurs alliés y voient un nouvel essai déguisé de missile balistique à longue portée, alors que des résolutions de l'ONU de 2006 et 2009 interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique.

«Nos scientifiques et nos ingénieurs (...) développeront d'autres fusées et lanceront des engins plus puissants», a rétorqué mercredi le régime contrôlé d'une main de fer depuis 1948 par la dynastie des Kim.

Le communiqué semble par ailleurs écarter toute reprise des pourparlers à six, qui regroupent les deux Corée, la Chine, les Etats-Unis, la Russie et le Japon, dans l'impasse depuis décembre 2008.

Une longue série de tirs ratés, dont le dernier en avril 2012, et deux essais nucléaires ont déjà valu à la Corée du Nord plusieurs séries de sanctions de l'ONU depuis 2006.

La résolution 2087 ajoute à la liste des entités visées par les sanctions de l'ONU l'agence spatiale nord-coréenne (Comité coréen pour la technologie spatiale) et cinq banques ou entreprises commerciales nord-coréennes.

Elle ajoute également à cette liste quatre personnes physiques, deux responsables de l'agence spatiale et deux responsables de banques.

A l'issue du vote, l'ambassadrice américaine Susan Rice a affirmé que la Corée du Nord «paierait un prix de plus en plus élevé» si elle choisissait la confrontation avec la communauté internationale.

La Corée du Sud s'est félicitée du nouveau coup de semonce de l'ONU en appelant Pyongyang à «se conformer pleinement» aux mises en demeure de la communauté internationale.

Fin décembre, l'institut américano-coréen de la Johns Hopkins University affirmait, en se fondant sur des images satellitaires, que la Corée du Nord était quasiment prête à procéder à son troisième essai nucléaire.