Des tirs d'un drone américain ont tué lundi au moins dix insurgés dans une zone tribale du nord-ouest du Pakistan, près de la frontière avec l'Afghanistan, ont indiqué des responsables de la sécurité.

«Des drones américains ont tiré au moins six missiles sur un repaire de rebelles. Le bilan est passé à dix morts et deux autres personnes ont été blessées», a déclaré à l'AFP un responsable de la sécurité. «Les corps ont été carbonisés,» a-t-il ajouté, précisant que l'identification des victimes était en cours.

«Nous ne savons pas encore si un haut responsable des insurgés a été tué dans cette attaque», a-t-il encore dit.

Le campement visé se trouve dans le village de Dray Nashtar, à quelque 65 km à l'ouest de Miranshah, la première ville du Waziristan du Nord, connue pour être un repaire des Talibans.

Selon les habitants, les militants ont bouclé la zone autour du bâtiment avant d'évacuer les corps des victimes et les blessés.

«Un incendie s'est déclaré dans le bâtiment après l'attaque de quatre missiles», a déclaré à l'AFP un membre d'une tribu locale, sous couvert d'anonymat.

Selon Washington, la région semi-autonome du nord-ouest du Pakistan est la plaque tournante des attentats perpétrés par les Talibans et Al-Qaïda contre l'Occident et en Afghanistan.

Des tirs de drone américain avaient fait 15 morts le 4 juin dernier dans une attaque contre les militants islamistes, dont un responsable d'Al-Qaïda, Abu Yahya al-Libi, un Lybien considéré comme le grand ordonnateur de la propagande du réseau.

La campagne de tirs de drones américains, lancée en 2004 mais qui s'est largement intensifiée à partir de 2008, notamment après l'arrivée de Barack Obama au pouvoir, s'est accélérée ces dernières semaines après le sommet de l'OTAN à Chicago en mai, largement consacré au conflit afghan qui dure depuis plus de dix ans.

Ce sommet a mis en lumière les tensions persistantes entre Washington et Islamabad, qui a interdit pendant sept mois le passage sur son territoire des camions de ravitaillement de l'Otan en Afghanistan, à la suite d'une bavure de cette dernière qui a tué 24 soldats pakistanais près de la frontière afghane.

Un accord intervenu début juillet entre les deux pays a permis la réouverture des routes de ravitaillement de l'OTAN vers l'Afghanistan.

Washington accuse régulièrement son allié pakistanais de mener un double jeu en soutenant officieusement l'insurrection talibane en Afghanistan pour y préserver ses intérêts stratégiques, notamment dans la perspective du départ prévu des troupes de combat de l'OTAN d'ici à la fin 2014.