Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates est arrivé dimanche à Pékin pour renouer le dialogue militaire entre les États-Unis et la Chine, mis à mal depuis un an, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le ministre américain doit passer plus de trois jours en Chine, où il visitera un centre de commandement nucléaire près de Pékin.

Cette visite intervient après une période de fortes turbulences entre les deux pays.

Pékin avait brutalement rompu ses contacts militaires avec Washington lorsque les États-Unis avaient annoncé au début de l'année 2010 un contrat d'armement de plus de six milliards de dollars avec Taïwan. Les contacts ont repris en décembre à l'occasion d'une visite d'une délégation militaire chinoise.

De son côté, Washington a fait part de son exaspération face à l'attentisme de Pékin vis-à-vis des provocations de son allié nord-coréen.

Après la Chine, le secrétaire américain à la Défense se rendra au Japon et en Corée du Sud.

Washington et Pékin veulent montrer que les liens militaires sont renoués avant la visite d'État du numéro un chinois Hu Jintao aux États-Unis du 18 au 21 janvier, selon des responsables du Pentagone.

«C'était quelque chose que les Chinois voulaient vraiment avant ce voyage (de Hu). Ils veulent remettre cette relation sur les rails et travailler dans un sens positif», a dit vendredi à des journalistes le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell.

M. Gates, qui rencontrera son homologue, le général Liang Guanglie, a estimé qye les États-Unis devaient «faire attention» aux progrès militaires chinois.

Devant des journalistes à bord de son avion en route pour l'Asie, M. Gates s'est en particulier inquiété des projets chinois d'avion furtif et de missile antinavire.

Ces derniers jours la presse étrangère a longuement commenté des photos apparues sur l'internet d'un avion de combat présenté comme le premier chasseur-bombardier furtif chinois.

«De toute évidence, ils ont la possibilité de mettre notre potentiel en danger, nous devons faire attention à eux et nous devons répondre de manière appropriée avec nos propres programmes», a déclaré le dirigeant américain.

«Nous savions qu'ils travaillaient sur un chasseur furtif; nous avons constaté qu'ils en sont peut-être à un stade plus avancé dans le développement de cet avion que ce que nos services de renseignements avaient prévu», a-t-il dit. «On se demande dans quelle mesure cet avion est vraiment furtif», a-t-il cependant nuancé.

Quant au missile antinavire, il serait selon M. Gates aussi à un stade avancé, sans qu'il soit clairement établi s'il est totalement opérationnel.

Robert Gates a annoncé jeudi que le Pentagone allait tailler dans ses programmes et coûts de fonctionnement au cours des cinq prochaines années afin de ralentir la croissance des dépenses militaires.

En contraste, Liang Guanglie a affirmé la semaine dernière que l'armée chinoise allait encore «accélérer» sa modernisation, en s'appuyant sur sa forte croissance économique qui lui permet de faire progresser son budget de défense plus rapidement que son PNB.

Les États-Unis et la Chine ont respectivement le premier et le deuxième budget de défense du monde.