Des ONG de défense des droits de l'homme ont appelé mardi le régime cubain à «libérer tous les prisonniers de conscience» et à garantir «les soins médicaux nécessaires» pour que le dissident Guillermo Farinas ne succombe pas à sa grève de la faim.

La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont exprimé dans un communiqué publié à Genève leur «profonde inquiétude pour l'état de santé du journaliste dissident Guillermo Farinas, qui est en grève de la faim et de la soif depuis près de trois semaines».

M. Farinas, 48 ans, est hospitalisé depuis jeudi à Santa Clara (centre), et est nourri par voie intraveineuse. Il réclame la libération de 26 détenus politiques malades.

M. Farinas a pris le relais du prisonnier politique Orlando Zapata, 42 ans, décédé le 23 février des suites d'une grève de la faim de deux mois et demi.

La FIDH et l'OMCT ont également «réitéré leur préoccupation pour les conditions extrêmes de détention (à Cuba), l'absence de garanties pour l'exercice de la liberté d'expression et d'association, et la répression contre les dissidents et opposants politiques».

Les deux ONG déplorent que les autorités cubaines traitent les prisonniers de conscience «comme des délinquants de droit commun» et que «les détentions arbitraires continuent à faire partie de la politique cubaine».

Elles appellent le gouvernement cubain à «donner les soins médicaux nécessaires à Guillermo Farinas pour que sa grève de la faim ne connaisse pas une issue fatale».

Les deux ONG demandent la «libération immédiate de tous les prisonniers de conscience, et à défaut d'inviter une mission indépendante du Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme qui puisse enquêter sur leurs conditions de détention et les garanties qu'ils ont eu ou non pour un procès équitable».

Enfin, la FIDH et l'OMCT exhortent les autorités cubaines à rendre possible rapidement la visite du Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, dont Cuba a accepté le principe en 2009, et à accepter la demande de visite du Rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté d'expression, formulée en 2003.