(Washington) L’opposant vénézuélien Juan Guaidó a dit craindre mercredi à Washington que s’il retourne dans son pays il « pourrait connaître le sort de Navalny », du nom de l’opposant russe Alexeï Navalny emprisonné en Russie.

M. Guaidó, qui est arrivé aux États-Unis il y a plusieurs jours depuis la Colombie, d’où il a dit avoir été expulsé, participait à un forum de discussion au cercle de réflexion Wilson Center dans la capitale.

« Si tu me demandes aujourd’hui si je peux retourner demain au Venezuela, comme je l’ai fait en 2019 et en 2020, ou comme l’a fait Navalny (en Russie), je suis sûr que je pourrais connaître le même sort » que lui, a déclaré M. Guaidó.

Des manifestants pro-Maduro ont perturbé la discussion, criant « Guaidó est un menteur », avant d’être escortés hors de la salle.

Juan Guaidó n’est pas persona non grata mais Washington a clairement pris ses distances avec celui qui fut un temps le protégé des États-Unis.

« Je ne suis au courant d’aucun projet » de réunion avec l’opposant, a affirmé mercredi le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel, interrogé lors de son point de presse quotidien sur une possible rencontre avec M. Guaidó cette semaine.

Ce dernier a indiqué avoir des rendez-vous avec des parlementaires américains mais aucune rencontre avec l’administration Biden ne semble pour l’instant programmée.

M. Guaidó se trouve aux États-Unis après avoir été, selon lui, expulsé de Colombie où il avait fait une apparition impromptue au récent sommet sur la relance du dialogue au Venezuela à Bogota. Il a dénoncé une « persécution » politique.

Il est arrivé le 25 avril par vol commercial à Miami en Floride, dans le sud-est des États-Unis.

Il a précisé mercredi au Wilson Center que son épouse Fabiana Rosales et ses deux filles avaient pu le rejoindre lundi.

Il n’était pas clair dans l’immédiat s’il comptait demander l’asile aux États-Unis.

L’opposant est officiellement interdit de sortie du Venezuela depuis 2019 et poursuivi par la justice de son pays notamment pour « trahison ».

Juan Guaidó a été considéré par les États-Unis comme président de facto de son pays début 2019, après la réélection contestée en mai 2018 du président Nicolas Maduro. Mais fin 2022, l’opposition vénézuélienne, divisée, a mis fin au « gouvernement intérimaire » de M. Guaidó.