À en croire cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times, les dirigeants de Goldman Sachs, dont Gary Cohn et Lloyd Blankfein (photo), suivaient avec un grand intérêt les activités de l'unité de produits structurés qui a accouché d'une transaction dont certains détails cruciaux n'auraient pas été dévoilés aux investisseurs et qui vaut à la célèbre banque new-yorkaise d'être poursuivie pour fraude par la SEC, le gendarme de Wall Street. Se peut-il que Blankfein et Cohn étaient au courant de cette transaction par laquelle la banque aurait vendu à l'insu de ses clients un produit adossé à des valeurs immobilières dont elle savait qu'il était toxique?

En attendant d'avoir une réponse définitive à cette question, le jeune trader français Fabrice Tourre est le seul employé de Goldman Sachs à être visé personnellement par la poursuite de la SEC, qui le décrit comme l'instigateur de la transaction suspecte. Je ne serais pas surpris d'apprendre que la SEC aimerait qu'il devienne un témoin à charge.

Le Times publie un autre article à la une sur Goldman Sachs, s'intéressant sur l'impact politique de la poursuite de la SEC. Tout le monde semble s'accorder pour dire que les accusations portées contre la banque aident la cause des démocrates au début d'une semaine cruciale pour leur réforme du système financier. Avec 41 voix au Sénat, les républicains peuvent en théorie empêcher que cette réforme fasse l'objet d'un débat. Oseront-ils?

(Photo Bloomberg News)