Alors que républicains et démocrates crient victoire à la suite de l'accord de dernière minute qui a permis vendredi soir d'éviter la paralysie de l'État fédéral, Washington se prépare à la prochaine bataille budgétaire, qui braquera cette fois-ci l'attention des parlementaires et des médias sur la dette abyssale des États-Unis, comme l'expliquent aujourd'hui le Washington Post, le New York Times et le Wall Street Journal (ici, ici et ici).

Selon les prévisions du secrétaire au Trésor Tim Geithner, la dette américaine devrait atteindre dans cinq semaines un plafond fixé par la loi (à plus de 14 000 milliards de dollars). Comme l'exige cette loi, le président devra alors demander au Congrès de relever ce plafond, faute de quoi le gouvernement américain pourrait se retrouver en état de non-paiement, une menace beaucoup plus sérieuse qu'une paralysie des services non essentiels de l'État.

Or les républicains du Congrès ont l'intention de réclamer, en échange de leur accord à un relèvement du plafond de la dette, des coupes budgétaires pour l'exercice 2012 beaucoup plus profondes que celles prévues dans l'accord budgétaire couvrant le reste de l'exercice 2011 (38,5 milliards de dollars). Ils ont montré leurs couleurs la semaine dernière lorsque le représentant républicain Paul Ryan a proposé dans son projet de budget pour 2012 une réduction des dépenses de 5 800 milliards sur dix ans.

Selon certains experts, les États-Unis pourraient connaître une crise financière semblable à celle de 2008 si un accord n'intervenait pas sur le relèvement du plafond de la dette. Ce graphique illustre la provenance de la dette américaine :