Comme le rappelle le blogueur du Washington Post Ezra Klein dans ce billet, la crédibilité de Standard and Poor's en a pris un coup dans la foulée de la crise des subprimes, l'agence de notation ayant pendant plusieurs années donné la meilleure notation financière à des placements bidon.

Cela dit, S&P a pleinement raison aujourd'hui de dégrader la perspective de la dette américaine, en raison notamment de l'absence d'une politique claire pour y remédier. Je cite un extrait du communiqué de l'agence qui a contribué aujourd'hui à plomber Wall Street :

«Parce que les États-Unis ont, par rapport aux autres pays notés «AAA», ce que nous considérons comme des déficits budgétaires très importants et un niveau d'endettement gouvernemental en hausse, et que le chemin pour traiter (ces problèmes) n'est pas clair, nous avons révisé notre perspective sur la note à long terme de «stable» à «négative».

«Il y a un risque réel que les responsables politiques américains ne parviennent pas à un accord sur la façon de répondre aux difficultés budgétaires à moyen et long terme d'ici à 2013. S'il n'y a pas d'accord et qu'une mise en oeuvre significative n'est pas lancée d'ici là, cela rendrait à notre avis le profil de risque des États-Unis significativement plus faible que celui des autres pays «AAA».»

Une responsable du Trésor américain a donné la réplique au S&P en affirmant que l'agence de notation sous-estimait les capacités des politiciens américains d'attaquer le problème de la dette de façon adéquate d'ici 2013.