Barack Obama devait aujourd'hui dévoiler les grandes lignes d'un projet de réforme de l'immigration lors d'un discours à Las Vegas. Il a dû changer d'idée en cours de route, car il s'est ni plus ni moins contenté d'exprimer son appui général aux propositions présentées hier par un groupe bipartite de sénateurs pour réformer le système de l'immigration américain et offrir aux 11 millions d'immigrés clandestins qui vivent aux États-Unis une voie vers la régularisation de leur statut.

«La bonne nouvelle est que, pour la première fois depuis plusieurs années, républicains et démocrates semblent prêts à s'attaquer à ce problème ensemble», a déclaré le président.

Barack Obama a sans doute fait le calcul qu'il ne gagnerait rien pour le moment, sauf l'opposition automatique de plusieurs républicains, en mettant de l'avant un projet de réforme détaillé et en demandant au Congrès de l'adopter.

Le plan du groupe bipartite de huit sénateurs s'écarte pourtant des objectifs du président sur au moins aspect important. Il fait de la sécurisation des frontières une condition préalable à l'ouverture d'une voie vers la régularisation de millions d'immigrés clandestins.

Le président parle de son côté de l'importance de sécuriser les frontières tout en offrant en même temps aux clandestins la possibilité de régulariser leur statut.

Tout comme le président, certains membres du groupe bipartite de sénateurs se livrent à un exercice d'équilibriste. C'est notamment le cas du sénateur républicain de Floride Marco Rubio, candidat potentiel à la présidence en 2016, qui a tenté cet après-midi de rassurer l'animateur de radio conservateur Rush Limbaugh sur ses intentions. Il a ainsi a promis de voter contre tout projet de réforme qui ne prioriserait pas la sécurisation des frontières.

Plusieurs conservateurs n'en ont pas moins déjà commencé à dénoncer le plan bipartite en le qualifiant d'«amnistie». La commentatrice Michelle Malkin donne ici une idée de la nature de leur opposition en associant la question de l'immigration clandestine au terrorisme.