Les journalistes sont-ils trop durs à l'égard d'Hillary Clinton. Le chroniqueur du Washington Post Dana Milbank répond par l'affirmative à cette question dans cet article dont je cite un extrait :

Q : Quand une victoire n'est-elle pas une victoire?

R: Quand le gagnant est Hillary Clinton.

Le Parti démocrate d'Iowa a confirmé dans son décompte final que Clinton avait remporté les caucus de lundi soir. Elle n'a pas seulement battu Bernie Sanders mais également reçu plus de votes que quiconque chez les candidats républicains, tout en devenant la première femme à remporter les caucus d'Iowa. Clinton demeure la grande favorite pour remporter l'investiture démocrate pour la présidence.

Et pourtant, à en juger par la couverture médiatique des caucus de lundi, on serait porté à penser qu'elle est dans les câbles.

Dans la suite de son article, Milbank souligne que certains observateurs attribuent au sexisme le fait que les succès de Clinton ne sont jamais jugés à leur juste valeur. Mais cela «est difficile à prouver», s'empresse-t-il à préciser. Vrai.

Cela dit, la vidéo qui coiffe ce billet semble illustrer le propos de Milbank. Au surlendemain de la victoire de Clinton, le célèbre journaliste Bob Woodward y est allé à son propos avec une critique rarement formulée au sujet des hommes politiques. «Elle crie. Il y a quelque chose de rigide dans la façon dont elle communique», a-t-il dit à l'émission de Morning Joe de MSNBC.

Si l'on se fie aux vidéos ci-dessous, publiées sur le site du New York Magazine, Woodward aurait pu tenir les mêmes propos au sujet de Bernie Sanders, Donald Trump, Chris Christie et Ted Cruz. Il ne l'a pas fait. Pourquoi? Pour la journaliste Willa Frej, la réponse est évidente.