«Il a menti comme un arracheur de dents», a déclaré Chuck Jones, président du syndicat qui représente les employés de Carrier, lors d'une interview au Washington Post publiée hier matin. Jones a accusé Donald Trump d'avoir exagéré le nombre d'emplois sauvés dans l'usine d'Indianapolis de Carrier à la suite d'une entente orchestrée par le président désigné et le vice-président désigné, Mike Pence. Ce n'est pas 1 100 mais 800 emplois, a-t-il précisé.

Jones a répété cette accusation hier soir sur CNN. «Plusieurs de nos membres ont pensé qu'ils allaient pouvoir garder leur emploi après avoir entendu le nombre 1 100, a-t-il dit. Ils ont découvert le lendemain que ce n'était pas le cas et que 550 d'entre eux allaient perdre leur emploi», a-t-il dit en reprochant à Trump d'avoir comptabilisé plus de 300 emplois qui n'étaient pas censés être délocalisés vers le Mexique, avec ou sans entente.

C'était la goutte qui a fait déborder le vase pour Trump, qui a aussitôt publié le premier de deux messages sur Twitter attaquant nommément Jones et lui attribuant la responsabilité de la délocalisation d'emplois vers le Mexique.

Jones a affirmé avoir reçu des menaces de mort au téléphone après la publication des gazouillis de Trump.

La veille, le président désigné avait également eu recours à Twitter pour s'attaquer à Boeing après la publication d'une entrevue où le PDG de cette compagnie mettait en garde le président désigné contre une guerre commerciale avec la Chine, un acheteur important des avions construits par le constructeur de Seattle.

La rapidité avec laquelle le président désigné s'attaque à ses critiques, grands et petits, a inspiré cette sortie hier soir sur CNN à l'ancien secrétaire du Travail sous Bill Clinton :

Un extrait de la sortie de Reich :

«Autrement dit, monsieur Trump, ce que vous voudriez, c'est que personne ne vous critique, ni un PDG, ni un comédien, ni un journaliste. Cela vous offense. Eh bien, vous serez bientôt président. Vous aurez sous votre commandement non seulement Twitter mais également la CIA, l'IRS, le FBI. Si vous avez cette attitude susceptible et vindicative à l'égard de quiconque vous critique, nous faisons face à un sérieux problème, et vous aussi.»