Mettant à profit sa voix prépondérante à titre de président du Sénat, Mike Pence a rompu hier soir l'égalité entre les partisans et les adversaires d'une nouvelle règle qui aurait permis aux consommateurs américains d'intenter des recours collectifs contre les grandes banques et les compagnies de cartes de crédit.

La nouvelle règle, dont l'entrée en vigueur était prévue en 2019, devait empêcher les banques et compagnies de cartes de crédit de forcer leurs clients à se soumettre à des arbitrages privés en cas de plaintes. Elle avait été rédigée par le Bureau de protection des consommateurs de produits financier, une agence créée en 2010 par Barack Obama dans la foulée de la crise financière de 2008.

Tous les démocrates ont voté contre la mesure présentée par les républicains. Seuls les sénateurs Lindsey Graham (Caroline-du-Sud) et John Kennedy (Louisiane) ont fait faux bond à la majorité républicaine. La Chambre des représentants a déjà adopté en juillet une mesure semblable.

«Le vote de ce soir est un énorme recul pour tous les consommateurs du pays», a déclaré Richard Cordray, directeur du Bureau de protection des consommateurs de produits financier. «Par conséquent, des compagnies comme Wells Fargo et Equifax demeurent libres d'enfreindre la loi sans craindre une réplique juridique de la part de leurs consommateurs.»

Il y a un an, un certain Donald Trump faisait campagne en dénonçant l'influence de Wall Street. Aujourd'hui, Wall Street a une raison supplémentaire de jubiler.