Plusieurs alarmes sonores ainsi que le cri d'un homme ont retenti dans la cabine de pilotage juste avant le crash de l'avion Spanair à l'aéroport de Madrid-Barajas qui a fait 154 morts le 20 août, affirme samedi le quotidien espagnol El Pais.

Le journal qui se base sur plusieurs «sources» sans plus de précision, explique que l'enregistrement des conversations et de l'ambiance sonore de la cabine, extrait des boîtes noires, était à l'origine difficilement exploitable et a dû être «nettoyé» par un service spécialisé de la police espagnole.

«Les dix dernières secondes (de cet enregistrement, ndlr) révèlent qu'avant l'impact, se sont déclenchées de manière chaotique toutes les alarmes à l'intérieur de la cabine» et «les conversations entre le pilote et le copilote sont à peine audibles en raison du chaos sonore dans la cabine», selon El Pais.

«Mais juste à la fin, on entend clairement le cri d'un homme, un ensemble de coup et le silence», écrit le journal.

La cause de cet accident, la plus importante catastrophe aérienne en Espagne depuis 25 ans, est pour l'instant un mystère. Les spécialistes soulignent que ce type d'accident est le plus souvent un enchaînement de problèmes ou d'avaries et qu'il n'y a généralement pas une cause unique.

À l'origine, des problèmes de moteur et de vitesse au décollage ont été évoqués par les médias. La presse a ensuite avancé l'hypothèse d'une panne sur les systèmes de volets sur les ailes, qui aident au décollage.

El Pais, ainsi qu'un autre journal, El Mundo, sont revenus sur cette hypothèse samedi en indiquant que le système de volets avant, appelés «slats» (volets à fente, NDLR), avait connu des avaries à deux reprises quelques jours avant le décollage fatidique, les 9 et 18 août.

Mais les techniciens avaient résolu ces problèmes et vérifié le bon fonctionnement des «slats». L'avion avait d'ailleurs volé sans difficulté ensuite, assurant une desserte dans la matinée du 20 août quelques heures avant le crash.