L'Iran propose au Nigeria de partager sa technologie dans le domaine du nucléaire civil pour l'aider à répondre à ses besoins croissants en électricité, notoirement insuffisants, a indiqué un haut-responsable iranien.

«Il est nécessaire que nous disposions d'une énergie propre à l'avenir car l'énergie fossile, tôt ou tard, sera tarie», a déclaré jeudi soir le secrétaire d'État iranien au Commerce, Mohammadali Zeyghami, au terme de trois jours d'entretiens entre les deux pays producteurs de pétrole.

En dépit de ses riches réserves en hydrocarbures, le Nigeria manque cruellement d'électricité, après des décennies de corruption et de négligence du secteur.

Les deux pays ont insisté sur le caractère pacifique de cette coopération.

«Le Nigeria ne conclut aucun accord quelqu'il soit avec l'Iran ayant trait au militaire», a souligné le secrétaire d'État nigérian aux Affaires étrangères Tijjani Kaura. Il a insisté sur la nécessité pour son pays de «faire avancer (ses) ambitions industrielles».

Le Nigeria produit actuellement 3300 mégawatts d'électricité, selon les chiffres officiels, alors que les besoins sont évalués à quelque 20 000 mégawatts pour quelque 140 millions d'habitants. L'Afrique du Sud, pour une population environ trois fois moindre, en produit par exemple 38 000 MW.

«Il ne doit pas y avoir de malentendu entre exploration et utilisation de l'énergie pour produire de l'électricité, et l'utilisation de cette énergie pour l'armement», a encore insisté Kaura. Selon lui cette clarification est nécessaire pour que les relations entre les deux pays «ne soient pas mal interprétées par les Nigérians et par la communauté internationale».

Le nucléaire «est un droit inaliénable non seulement pour l'Iran mais aussi pour le Nigeria afin qu'ils utilisent cette forme d'énergie propre», a renchéri Mohammadali Zeyghami.

Les deux pays - tous deux membres de l'Organisation des pays exportateurs de l'OPEP - ont signé plusieurs autres accords en matière de douanes, de commerce et d'investissements et prévoient d'accroître leur collaboration en matière d'hydrocarbures.

Les grandes puissances (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) envisagent de nouvelles sanctions contre l'Iran à cause de son refus de suspendre son enrichissement d'uranium, soupçonné d'être destiné à des fins militaires.

Également gros exportateur d'hydrocarbures, Téhéran justifie ce programme nucléaire afin de se prémunir contre une réduction de ses réserves à l'avenir.