Au moins 150 bonzes tibétains en exil en Inde ont tenté vendredi d'entrer dans l'enceinte de l'ambassade de Chine à New Delhi, le jour de l'ouverture des jeux Olympiques à Pékin, a annoncé la police.

Les moines, tous vêtus de robe couleur safran, sont arrivés en autobus devant la mission diplomatique chinoise et ont essayé d'arracher les barrières en acier et les fils de fer barbelés disposés autour des murs du bâtiment depuis un incident identique en mars, a expliqué un porte-parole de la police.

Les membres des forces de l'ordre ont maîtrisé les Tibétains, mais certains ont débordé les cordons des policiers avant d'être stoppés devant l'ambassade.

«Nous avons placé les moines en détention préventive et renforcé la sécurité à l'ambassade», a assuré le policier.

Les bonzes, la tête couverte d'un bandeau aux couleurs d'un «Tibet libre», scandaient des slogans antichinois. «Arrêtez de tuer des Tibétains pendant que vous accueillez les jeux Olympiques», criaient les manifestants.

«Nous supplions l'Inde de nous aider», hurlaient d'autres religieux avant d'être embarqués dans des autocars de la police.

Plus de 100 000 Tibétains vivent en exil en Inde depuis l'arrivée en 1959 du dalaï lama à Dharamsala, dans le nord, siège de son gouvernement et Parlement en exil.

L'Inde offre l'asile aux Tibétains à la condition qu'ils ne mènent pas d'activités politiques antichinoises sur son territoire.

Mais Dharamsala est le théâtre depuis le mois de mars de manifestations fréquentes de jeunes tibétains radicaux et indépendantistes.

Plus conciliant avec la Chine, le dalaï lama avait envoyé mercredi ses «bons voeux» à Pékin pour ses jeux Olympiques, dont il a souhaité le «succès».

Même au plus fort des troubles au Tibet en mars dernier, le dignitaire religieux, qui est aussi un fin diplomate, avait toujours jugé que la Chine «vieille nation et superpuissance méritait ses JO».

Même si des représentants chinois et des émissaires du dalaï lama ont renoué un timide dialogue en mai et en juillet, Pékin a accusé la «clique du dalaï lama» d'avoir «fomenté» les émeutes à Lhassa afin de «saboter» les JO. Des accusations que le chef bouddhiste a toujours rejetées.