Le Sénégal va rester dans l'Agence pour la sécurité aérienne en Afrique et Madagascar (Asecna) mais le conseil annuel des ministres de l'Agence à Malabo s'est déroulé dans une ambiance tendue sans résoudre le problème posé par Dakar.

«Le Sénégal a réaffirmé sa volonté ferme de rester dans la grande famille de l'Asecna», a affirmé le ministre des transports gabonais Dieudonné Mouiri Boussougou, président sortant de la réunion.

Le Sénégal a toutefois réitéré les plaintes qui avaient motivé ses menaces de sortie (demande d'un audit international, répartition des ressources) et surtout continue à percevoir intégralement des redevances qui devaient être partagées avec l'Asecna.

«Depuis le 10 mai 2008 , de manière unilatérale et contre toute attente, ce pays qui est à la fois siège et le dépositaire de la déclaration de Dakar, notre texte fondateur, s'accapare les redevances d'atterrisage et de balisage. Ceci en flagrante violation des règlements et dispositions contractuelles», a affirmé M. Mouiri

«Tout naturellement les États membres ont protesté contre ces pratiques, demandant à ce pays frère de revenir à de meilleurs sentiments et de restituer ce qui est dû à la communauté», a précise M. Mouiri.

«Le ministre sénégalais nous a quitté avant la fin des travaux mais je suis sûr (...) que les plus hautes autorités de son pays sauront raison garder et retrouver la voie de la sagesse», a conclu M. Mouiri.

Le ministre des Transports du Sénégal Farba Senghor a quitté la réunion vers 20h alors pour prendre un avion. Il s'est refusé à tout commentaire à la presse. La réunion qui avait commencé vers 10H du matin et devait se terminer vers 18h n'était pas terminé à 1h du matin samedi.

Le Sénégal, qui abrite le siège de l'Asecna à Dakar, avait annoncé en novembre qu'il allait quitter l'agence.

Par ailleurs, M. Mouiri a souligné que Madagsacar qui avait lui aussi menacé de quitter l'agence était revenu «à de meilleurs sentiments».

«La direction de l'agence a travaillé avec Madasgascar et ils sont tombés sur plateforme d'entente»,a précise M. Mouiri.

Sao Tomé et Principe, l'archipel lusophone au large du Gabon, a demandé officiellement son adhésion à l'Agence.

Fondée en 1959, l'Asecna regroupe 17 pays africains et la France. Elle est chargée du contrôle de la circulation, du guidage des avions et de la transmission des informations dans un espace aérien de 16 millions de km2 en Afrique de l'ouest et centrale ainsi qu'à Madagascar. Elle gère aussi l'approche et l'atterrissage des avions.