La stratégie nationale canadienne sur les carburants propres va s'appliquer à tous les types de combustibles qu'ils soient liquides, solides ou gazeux, a fait savoir la ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, mercredi.

La ministre McKenna a dévoilé les grandes lignes de la nouvelle norme qui vise à éliminer au moins 30 millions de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre (GES) par année d'ici 2030.

Il s'agit de l'élément le plus important du plan de lutte aux changements climatiques du Canada et il représente environ un sixième de l'effort nécessaire pour atteindre l'objectif international de réduire les émissions de GES à 30 pour cent sous le niveau de l'année de référence 2005, d'ici 2030.

La nouvelle norme avait d'abord été incluse dans la stratégie sur les changements climatiques l'an dernier, puis a été suivie d'un document de consultation en février dernier. Ce document de travail sera à son tour suivi d'une première version officielle, l'an prochain, afin de fixer les véritables nouveaux critères. La version finale de la réglementation est attendue pour la mi-année 2019.

Analyste principal chez Clean Energy Canada, Jeremy Moorhouse se réjouit de la décision du gouvernement d'appliquer la nouvelle norme à tous les types de combustibles et non seulement au carburant de transport.

En incluant tous les types de carburant, il est question du carburant pour les voitures, du diesel, du carburant pour avion, du gaz naturel pour le chauffage ou l'électricité et du charbon. Seul le charbon utilisé par les centrales électriques est exclu puisqu'il fera l'objet d'une réglementation particulière dans le cadre d'un plan pour l'éliminer complètement à titre de source de production d'électricité.

Selon Jeremy Moorhouse, la principale déception est que le cadre de travail ne précise pas quand la nouvelle norme sera mise en application.

Les critères vont s'appliquer sur le cycle de vie complet d'un produit, ce qui veut dire que son rendement devra être propre de sa production jusqu'à son dernier usage.

Cette clause devrait régler la question de la création de nouveaux biocarburants, comme l'éthanol. Certains craignent qu'il ne permette pas de réduire les émissions de GES, puisque le carbone généré par la culture du maïs annulerait tout gain potentiel obtenu par le mélange d'un biocarburant avec le pétrole.

Les critères ne vont pas dicter le type de technologie qui devra être utilisée sur les divers types de carburant pour les rendre plus propres, laissant la porte grande ouverte à l'innovation de l'industrie.

Selon Jeremy Moorhouse, le document publié mercredi comprend beaucoup d'informations pour aider l'industrie et le gouvernement à développer la réglementation nécessaire.

Il soutient que la technologie est déjà disponible sur le marché pour permettre au Canada d'atteindre sa cible de réduction de 30 millions de tonnes de GES.

Plus tôt cette année, Clean Energy Canada a dit estimer les retombées des nouvelles normes à 5,6 milliards par année, dont la création de 31 000 nouveaux emplois d'ici 2030.