Vendredi dernier, le Sénat de la Californie a approuvé une loi bannissant les sacs de plastique jetables que distribuent les épiceries et les autres commerces, une première pour un État américain.

Première

La loi, qui doit encore être promulguée par le gouverneur, est une première pour un État américain. Elle dit que les épiceries, les pharmacies et les autres magasins de la Californie doivent mettre fin à la distribution de sacs de plastique d'ici au 1er juillet 2015. Les commerces pourront vendre des sacs réutilisables et des sacs en papier au coût minimum de 10 cents. «Beaucoup de villes et de comtés en Californie avaient déjà banni les sacs de plastique, dit en entrevue Mark Murray, directeur général de Californians Against Waste. Cette loi crée une législation uniforme.»

Consensus

Étonnamment, des groupes aux intérêts divergents, dont l'association des épiciers de Californie, ont milité pour l'adoption de la loi. «Les épiciers n'étaient pas très enthousiastes, mais, avec les différents règlements municipaux déjà en place, ils ont jugé qu'une règle qui s'applique à l'État en entier était plus claire», dit Mark Murray. L'opposition est surtout venue de Hilex Poly, important fabricant de sacs de plastique en Caroline-du-Sud, selon qui les sacs sont populaires auprès des clients, qui les réutilisent comme sacs-poubelle, entre autres.

Pollution

Hilex Poly a fait valoir que la fabrication d'un sac en papier utilise plus de ressources et émet davantage de gaz à effet de serre que celle d'un sac de plastique. L'affirmation est vraie mais incomplète, dit Mark Murray. «Un sac en papier peut contenir de deux fois et demie à trois fois plus de choses qu'un sac en plastique. Vu sous cet angle, le sac en papier est encore la solution la plus écologique, surtout quand le papier provient de matières recyclées.» Selon Californians Against Waste, plus de 13 milliards de sacs de plastique sont distribués chaque année en Californie. De ce nombre, 88% ne sont pas recyclés.

Gouverneur

Pour être promulguée, la loi doit maintenant recevoir la signature du gouverneur de la Californie, le démocrate Jerry Brown. Ce dernier n'a pas dit publiquement ce qu'il comptait faire, mais M. Murray a bon espoir: «Nous avons travaillé de très près avec son cabinet pour raffiner le texte de la loi. Personne ne sait ce que le gouverneur va faire. Mais je suis très optimiste.» Le gouverneur Brown, dit M. Murray, n'a pas l'habitude d'opposer son veto aux lois votées par les élus. Il a jusqu'au 30 septembre pour promulguer la loi ou la rejeter.