Québec et Ottawa se sont entendus, hier, pour reconduire le Plan Saint-Laurent, programme de gestion, de surveillance et de dépollution du fleuve.

La «gestion intégrée» devient le nouveau mot d'ordre pour le fleuve. Pas moins de 12 tables de concertation régionales seront créées afin de réaliser ce projet.

Au cours des prochaines années, un «plan directeur de l'eau» pour le Saint-Laurent sera rédigé en consultation avec le monde municipal, agricole, environnemental, etc. «C'est en travaillant ensemble dans une approche intégrée que nous allons protéger adéquatement le Saint-Laurent», a affirmé le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, en conférence de presse à Montréal.

Le Plan Saint-Laurent a bénéficié de plus de 700 millions de fonds publics depuis son lancement, en 1988, surtout des fonds fédéraux.

Son budget était plus élevé dans la période 1998-2003, dépassant les 60 millions par année. Puis, de 2005 à 2010, le Plan Saint-Laurent a été financé à hauteur de 18 millions par année.

Hier, M. Arcand et son homologue fédéral Peter Kent ont annoncé un budget de 70 millions en cinq ans, une moyenne de 14 millions par année. C'est 25% de moins que pendant la période précédente, en tenant compte de l'inflation.

Mais il ne faut pas y voir un désengagement de l'État pour autant, affirme Charles Larochelle, sous-ministre adjoint et coprésident de l'entente pour le Québec.

«Globalement, il n'y a aucun désengagement, dit-il. Il y a des investissements qu'on comptabilisait dans le plan, comme le suivi de plusieurs espèces comme le bar rayé et l'éperlan, qui vont se continuer, mais qui ne sont plus comptabilisés parce que c'est le Québec seul qui les finance.»

M. Larochelle ajoute que le programme d'intervention des communautés riveraines appelé ZIP (zones d'intervention prioritaire) est maintenu, tout comme le programme de suivi de l'état du Saint-Laurent. «Il y a même certains indicateurs qui s'ajoutent», dit M. Larochelle.

Albin Tremblay, ancien directeur général d'Environnement Canada pour le Québec, a supervisé le Plan Saint-Laurent pendant de nombreuses années. Il affirme qu'il est normal que les sommes qui y sont consacrées aujourd'hui soient moins importantes.

«Au début, il y avait des interventions très lourdes, dit-il. Il y avait le programme des 50 plus importants pollueurs, on a investi dans les aires protégées, on a créé des programmes de surveillance.»

Christian Simard, de Nature Québec, s'est réjoui de la prolongation du Plan Saint-Laurent, même s'il doute que la gestion intégrée du fleuve soit réalisable dans les budgets prévus. «Ça demeure épouvantablement faible, 14 millions par année pour gérer le fleuve de Cornwall à la baie des Chaleurs», dit-il.