La Grande-Bretagne ferait une «grave erreur» de ne pas réfléchir sérieusement à l'exploitation des gaz de schiste à condition que l'environnement soit préservé, a déclaré jeudi son premier ministre David Cameron.

«Je pense qu'on ferait une grande erreur en tant que nation si on ne réfléchissait pas sérieusement à la manière d'encourager la fracturation hydraulique et la perspective de tarifs moins chers ici en Grande-Bretagne», a souligné le premier ministre conservateur lors d'un déplacement à Darwen (nord).

La fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures souterraines en injectant un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques à haute pression pour libérer les hydrocarbures de schiste, est jugée polluante par les écologistes et interdite en France, mais mise en oeuvre aux États-Unis.

«Aux États-Unis, les dépenses énergétiques des entreprises et le tarif du gaz ont été réduits de moitié. On voit des compagnies qui se sont délocalisées au Mexique ou ailleurs et qui reviennent aux États-Unis», a estimé David Cameron dont le gouvernement a récemment proposé la mise en place du régime fiscal sur l'extraction de gaz de schiste le «plus généreux» au monde pour développer massivement cette ressource.

«On a creusé l'année dernière 100 puits de gaz de schiste dans toute l'Union européenne contre 10 000 aux États-Unis. L'UE possède l'équivalent d'environ deux tiers des réserves des États-Unis en gaz de schiste et nous passons à côté d'une opportunité», a ajouté David Cameron, six jours après le début de forages d'exploration à Balcome dans le Sud de l'Angleterre qui ont été accompagnés de manifestations d'opposants et d'écologistes.

«Rien ne sera fait dans ce pays si l'environnement n'est pas préservé. Il est hors de question d'avoir des tremblements de terre ou des flammes sortant de robinets. Il y aura des règles très claires à respecter et des permis avant de pouvoir commencer à forer», a assuré M. Cameron.

La société britannique d'extraction Cuadrilla avait dû interrompre ses forages dans le nord-est de l'Angleterre en 2011 après l'enregistrement de légères secousses telluriques. En décembre, le gouvernement britannique lui a donné l'autorisation de reprendre les forages exploratoires, mais en renforçant les contrôles. «Cameron et (le ministre de Finances George) Osborne ne savent pas de quoi ils parlent. Ils sont à l'écoute des compagnies pétrolières et de gaz. Leurs informations en matière de sécurité sont fausses», a fustigé Gayzer Tarjanyhi qui a changé son nom en Gayzer «Frackman» et qui faisait partie de la centaine de manifestants à attendre le premier ministre britannique jeudi lors de sa tournée.