Le facteur humain a été la plus grande cause du recul des glaciers dans le monde ces 20 dernières années, selon une nouvelle recherche publiée jeudi dans la revue américaine Science.

Pour cette étude menée par Ben Marzeion, de l'Institut de météorologie et de géophysique de l'Université d'Innsbruck en Autriche, ces scientifiques ont élaboré un modèle informatique qui prend en compte les facteurs naturels du réchauffement comme l'activité volcanique et les variations solaires ainsi que les activités humaines telles que les émissions de gaz à effets de serre et le mode d'utilisation des terres.

Les glaciers ont commencé à fondre au milieu du 19e siècle qui a marqué la fin du petit âge glaciaire, période de refroidissement survenue en Europe et en Amérique du Nord de 1300 à 1850.

Selon ce modèle, depuis 1851 - début de l'ère industrielle - à 1989, environ 25 % de la masse perdue par les glaciers a résulté des activités anthropogéniques. Mais de 1991 à 2010, cette part est passée à 69 %, ont constaté ces chercheurs.

«Au 19e siècle et pendant la première moitié du 20e siècle, nous avons constaté que la perte de masse des glaciers attribuée à l'activité humaine est peu perceptible, mais s'est depuis accrue sans discontinuité», relève Ben Marzeion.

«Normalement, il faut des décennies voire des siècles pour que les glaciers s'adaptent au changement climatique», ajoute-t-il soulignant que «les résultats du modèle correspondent aux mouvements de masse des glaciers» observés.

Grâce à ce modèle, les auteurs ont simulé l'évolution de tous les glaciers du monde, à l'exception de l'Antarctique, en utilisant notamment l'ensemble des données du «Randolph Glacier Inventory» pour reconstituer leur étendue et leur masse en 1851.

Ils ont ensuite reproduit leur fonte depuis cette date selon deux scénarios différents. L'un simulant seulement des facteurs climatiques comme les évolutions du soleil et les éruptions volcaniques, et l'autre uniquement des facteurs anthropogéniques.

Bien que les glaciers stockent moins de 1 % de la masse de glace de la planète, leur fonte a été une cause majeure de la montée du niveau des océans au 20e siècle, soulignent ces chercheurs.