Après 18 mois au pouvoir, le gouvernement péquiste n'a pas encore adopté de nouveau plan d'action sur les changements climatiques, dénoncent les environnementalistes qui siègent sur ce comité. On utilise encore le plan libéral, même si les nouvelles cibles sont plus ambitieuses.

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CIBLE DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (GES) POUR 2020


Gouvernement Marois: 25% sous le niveau de 1990

Gouvernement Charest : 20% sous le niveau de 1990

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Dans l'opposition, le Parti québécois jugeait pourtant ce plan (PACC) incomplet, rappelle Sidney Rioux d'Équiterre. «Et plusieurs mesures prévues dans ce plan sont toujours en attente... du nouveau plan!  Il devient donc urgent que le gouvernement adopte son propre plan; chaque jour qui passe rend plus difficile l'atteinte d'un objectif, quel qu'il soit, sur l'horizon 2020», a-t-il dénoncé. 

Sous les libéraux, Québec était déjà en voie de rater la cible prévue par le protocole de Kyoto.

Le commissaire du développement durable avait sévèrement critiqué le plan libéral, qui utilisait des données «incomplètes, imprécises ou erronées» et n'évaluait pas l'efficacité des mesures prises.

Processus transparent, assure Blanchet

La Fondation David Suzuki, l'Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique ainsi que le Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement se sont joints à Équiterre pour augmenter la pression sur le gouvernement Marois. On lui demande de dévoiler la plus récente version de son plan et des tendances des émissions de GES, en plus de préciser aussi les sommes allouées au Fonds vert, qui finance les initiatives pour lutter contre les changements climatiques.

Le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, assure que le processus est transparent. «Plusieurs des documents qui peuvent alimenter la réflexion et la contribution des groupes signataires sont rendus accessibles sur un site réservé au fur et à mesure de leur publication à la Gazette officielle du Québec. La mise en oeuvre du PACC 2020 est un exercice progressif et ajusté d'année en année pour assurer l'atteinte des objectifs. Les grandes lignes sont bien connues: le système de plafonnement et échange de droits d'émissions (SPEDE, Bourse du carbone avec la Californie), l'ensemble des mesures et programmes spécifiques du PACC 2020 dont beaucoup contribuent au financement de ces groupes et la politique d'électrification des transports en sont les principaux éléments, emmenant le Québec à une réduction de 25% de ses émissions de GES sur la période 1990-2020».

Lors de la dernière campagne électorale, les groupes environnementaux avaient accordé une bonne note à la plateforme péquiste (73%), loin devant celles des libéraux (33%) et des caquistes (31%). Mais ils déplorent aujourd'hui qu'aucune feuille de route précise n'ait encore été adoptée pour une autre cible ambitieuse, celle de diminuer la consommation de pétrole de 30% d'ici 2020.