Les questions environnementales ne sont pas une priorité pour les Canadiens même si la majorité pense que leur santé peut être altérée par la pollution, révèle un sondage obtenu jeudi.

Spontanément, interrogés sur les problèmes les plus aigus actuellement, les Canadiens mentionnent dans l'ordre l'économie (24%), le chômage (11%), la gouvernance de l'État (11%), et seulement 8% citent l'environnement et les sujets connexes comme la pollution et le réchauffement climatique.

L'environnement, un des thèmes du colloque qui s'est ouvert jeudi à la Fondation Trudeau (du nom de l'ex-premier ministre Pierre-Elliott Trudeau, ndlr), devrait être néanmoins «le problème le plus sérieux» que le Canada devra gérer à l'avenir.

Les Canadiens sont complètement divisés sur l'impact, réel ou non, des problèmes environnementaux sur leur santé. Une légère majorité pense qu'il n'y en a «pas beaucoup» (40%) ou «pas du tout» (11%).

Selon les conclusions de ce sondage, cette tendance est cependant inverse pour les populations «les plus vulnérables», comme les personnes avec des revenus les plus bas ou les immigrants.

Pour pratiquement une personne sur deux (45%), c'est l'industrie qui est considérée comme le plus grand risque pour l'environnement, sans grand changement sur les précédents sondages.

La population attire régulièrement l'attention des autorités sur les risques industriels comme récemment sur le secteur des pétroles des sables bitumineux et leur transport par oléoduc ou par train. Début juillet, le déraillement et l'explosion d'un convoi de wagons-citernes à Lac-Mégantic avaient détruit le centre de cette petite municipalité et fait 47 morts.

Les peuples autochtones manifestent régulièrement pour s'opposer à l'exploitation par fracturation des gaz de schiste et son impact potentiel pour l'environnement.

Les droits des autochtones et leur environnement naturel sont également des thèmes qui sont au programme du colloque de la Fondation Trudeau jusqu'à samedi à Montréal.

Le sondage mené par l'Institut Environics en partenariat avec l'Université du Québec à Montréal a porté sur un échantillon de 1501 individus représentatifs de la population canadienne.