Les avocats d'Harvey Weinstein ont demandé le rejet de la plainte déposée en avril par l'actrice Ashley Judd, faisant état d'un pacte entre elle et le producteur déchu, qu'elle accuse d'avoir torpillé sa carrière pour avoir résisté à son harcèlement sexuel.

La comédienne de 50 ans affirme dans sa plainte que l'ex-magnat de Hollywood, accusé par une centaine de femmes de harcèlement, agressions sexuelles ou viol, avait annihilé ses chances d'apparaître dans la trilogie au monumental succès «Le Seigneur des anneaux» en la décrivant auprès du réalisateur de l'épopée fantastique, Peter Jackson, comme «un cauchemar» sur les plateaux.

Dans la motion déposée mardi au tribunal de Los Angeles, les avocats du producteur inculpé pour viol et agressions sexuelles sur trois femmes et qui nie toutes ces accusations, rappellent que l'actrice avait fait état d'un «accord» passé avec le producteur dans une chambre d'hôtel.

Elle aurait accepté qu'il «la touche à condition qu'elle gagne un Oscar dans l'un de ses films». Il aurait «ensuite tenté de respecter sa part du marché en essayant de faire embaucher l'actrice dans autant de rôles possibles pour lui faire gagner» l'une de ces prestigieuses récompenses, notamment dans «Will Hunting» (1997) face à Matt Damon, un rôle finalement revenu à Monnie Driver, nommée aux Oscars.

«Cela reflète sa motivation pour faire avancer sa carrière, pas la détruire et mine les accusations de diffamation de la plaignante», argumentent les avocats de M. Weinstein.

Le réalisateur Peter Jackson a déclaré peu après l'éclosion du scandale Weinstein se souvenir de commentaires négatifs du producteur sur Ashley Judd ainsi que sur Mira Sorvino, une autre actrice qui l'accuse de harcèlement sexuel.

«Les arguments de M. Weinstein pour tenter d'échapper aux conséquences de sa conduite méprisable sont non seulement sans fondement, ils sont insultants», a répliqué l'avocat d'Ashley Judd dans une réaction reçue mercredi par l'AFP.

Dans sa motion, l'équipe légale de Harvey Weinstein ajoute que les faits sont prescrits et que le harcèlement décrit par la comédienne n'est pas «persistant ou grave».

L'actrice affirme que sous prétexte d'un rendez-vous professionnel il y a vingt ans, le producteur l'aurait faite monter dans sa chambre d'hôtel à Beverly Hills lui aurait demandé de lui faire un massage ou de le regarder prendre une douche.

Elle aurait avancé ce pacte pour calmer les tempérer les ardeurs de celui qui avait alors le pouvoir de faire ou défaire les carrières à Hollywood: «Comment je peux sortir de la chambre le plus vite possible sans m'aliéner Harvey Weinstein?», s'est-elle souvenue avoir pensé, dans une interview au New York Times.