Le cinéma québécois et Denis Villeneuve seront encore une fois en vedette au gala des prix Génie, qui récompense chaque année les artisans canadiens du septième art.

Les productions d’ici ont en effet récolté plus de 70 nominations pour la cérémonie qui aura lieu le 10 mars à Ottawa. Au total, neuf long métrages, trois documentaires et quatre courts métrages figurent parmi les finalistes dans au moins une catégorie.

Déjà en lice pour un Oscar, Incendies part favori parmi les films québécois avec 10 nominations, dont celles pour le meilleur film, la meilleure réalisation et la meilleure adaptation pour le travail à partir de l’oeuvre du dramaturge Wajdi Mouawad.

Seule la mégaproduction Barney's Version a fait mieux, avec 11 nominations, dont deux pour les superstars américaines Dustin Hoffman et Mini Driver et une pour l’acteur Paul Giamatti, qui tient le rôle titre.

Le film tiré d’un roman de Mordecai Richler est aussi en nomination dans la catégorie du meilleur film où il est en concurrence non seulement avec Incendies mais aussi avec les films 10 1/2 de Podz, Les Amours imaginaires, de Xavier Dolan, et Splice.

Denis Villeneuve, a l’habitude de briller au gala des Génie. Il a en effet remporté la statuette du meilleur film pour Maëlstrom en 2000. Et il en a raflé 11 autres l’an dernier avec son long métrage Polytechnique.

Il s’est néanmoins dit très honoré de la reconnaissance de ses pairs pour sa plus récente oeuvre. «Ça me touche profondément. Ça met en valeur le travail de mon équipe qui a fait des miracles avec peu», a-t-il confié mercredi, à l’issue de la conférence de presse au cours de laquelle ont été dévoilées nominations.

Il a confié que les Génie faisaient partie de sa mythologie personnelle au même titre que les Oscars. Il a souligné que le triomphe de Jean-Claude Lauzon, qui avait raflé 13 prix sur 15 pour Un Zoo la nuit en 1988, l’avait beaucoup marqué.

L’artiste a aussi tenu à exprimer sa gratitude à Wajdi Mouawad, qui lui a fait «le plus beau cadeau de sa vie artistique» en lui permettant d’adapter sa pièce de théâtre sur l’histoire bouleversante de jumeaux qui découvrent le passé tragique de leur mère.

Parmi les autres oeuvres qui ont retenu l’attention de l’Académie figurent trois films québécois qui récoltent quatre mises en nomination: Les Sept jours du Talion, The Trotsky et Les Amours imaginaires.

Quant aux films Route 132 et Fubar II, ils obtiennent chacun trois mises en nomination. Piché: entre ciel et terre, le film québécois le plus lucratif en 2010, est nommé deux fois.

10 1/2, réalisé par Podz et scénarisé par Claude Lalonde, réussit un triplé dans les catégories les plus prestigieuses, étant en lice pour le meilleur film, la meilleure réalisation et le meilleur scénario original.

Ainsi, Podz, Denis Villeneuve, Xavier Dolan et Richard J. Lewis, pour Barney's Version, s’affronteront pour le titre de meilleur réalisateur.

Lubna Azabal, dans Incendies, et Rosamund Pike, dans Barney's Version, sont en lice pour l’interprétation féminine dans un premier rôle.

Jay Baruchel, dans The Trotsky, Paul Giamatti, dans Barney's Version, le jeune Robert Naylor, dans 10 1/2 et François Papineau, dans Route 132, sont finalistes comme meilleur interprète masculin dans un premier rôle.

Le vice-président pour le Québec de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision, Charles Ohayon s’est réjoui du succès du cinéma québécois. Il a cependant fait remarquer qu’aucun film ne dominait totalement les nominations cette année. «Ce dont j’avais peur, c’est qu'Incendies soit le raz-de-marée et soit dans toutes les catégories. Là, il y a un bel équilibre», a-t-il souligné.

Deux prix spéciaux seront aussi remis au gala des Génie. La Bobine d’or, qui récompense le film ayant obtenu les meilleures recettes au guichet, ira à Resident Evil: Afterlife tandis que le prix Claude-Jutra pour la réalisation d’un premier long métrage sera décerné à Jephté Bastien pour Sortie 67. Peter Stebbings recevra une mention honorable pour Defendor.