La reprise du cinéma en salle semble maintenant bien amorcée. À telle enseigne que cohabiteront cet automne des superproductions vouées au pur divertissement et des films d’auteur destinés à recevoir des prix. La Presse braque ses projecteurs sur 20 longs métrages qui créeront l’évènement.

Aline

Au Festival de Cannes, Aline, film inspiré de la vie de Céline Dion, a été en général bien accueilli par la presse francophone, mais a suscité certaines interrogations chez les journalistes anglo-saxons. En plus de jouer la diva de Charlemagne à tous les âges, y compris enfant, Valérie Lemercier, qui signe aussi le scénario et la réalisation de ce film bienveillant, s’en donne à cœur joie en campant une artiste qu’elle admire. Entourée d’acteurs québécois, parmi lesquels Danielle Fichaud et Sylvain Marcel, l’actrice française se permet de tordre un peu la vérité pour mieux encadrer son récit. En salle le 26 novembre.

L’arracheuse de temps

Après Babine et Ésimésac, ce troisième long métrage inspiré d’un conte de Fred Pellerin est cette fois réalisé par Francis Leclerc. Jade Charbonneau, Michèle Deslauriers, Oscar Desgagnés, Marc Messier, Céline Bonnier, Guillaume Cyr, Pier-Luc Funk, Geneviève Schmidt et Émile Proulx-Cloutier font partie de l’imposante distribution de ce film fantastique dont l’intrigue est construite autour du lien entre une grand-mère et son petit-fils. Pour le réalisateur de Pieds nus dans l’aube, qui a aussi travaillé à la télévision au cours des dernières années (Les beaux malaises, Le phœnix), L’arracheuse de temps représente le plus gros projet de sa carrière. En salle le 19 novembre.

Au revoir le bonheur

Dix ans après Starbuck, et après quelques films réalisés aux États-Unis ou ailleurs par la suite, Ken Scott est de retour au Québec pour une comédie dramatique, tournée aux Îles-de-la-Madeleine, dont il signe le scénario et la réalisation. Au centre de l’histoire d’Au revoir le bonheur se trouvent quatre frères « que tout oppose », réunis pour répandre les cendres de leur père. Charlotte Aubin, Julie Le Breton, Marilyse Bourque, Elizabeth Duperré, Geneviève Boivin-Roussy et Pierre-Yves Cardinal entourent le quatuor que forment Louis Morissette, Antoine Bertrand, Patrice Robitaille et François Arnaud. En salle le 17 décembre.

Brain Freeze

Ce film de zombies apocalyptique québécois a récemment ouvert le 25festival Fantasia de Montréal. Mettant en vedette Roy Dupuis, Iani Bédard et Marianne Fortier, ce premier long métrage en solo de Julien Knafo raconte la vie tourmentée des habitants de L’Île-aux-Paons, en proie à des attaques de zombies sanguinaires depuis qu’a été utilisé un fertilisant permettant de modifier génétiquement le gazon d’un terrain de golf huppé. Jean Barbe cosigne avec le cinéaste le scénario de cette comédie d’horreur qui, d’une certaine façon, est en phase avec son époque. En salle le 29 octobre.

Cry Macho

Toujours aussi prolifique, et n’ayant apparemment pas l’intention de ralentir, Clint Eastwood, maintenant nonagénaire, propose un nouveau film dont, en plus d’y tenir le rôle principal, il signe la réalisation. Si notre calcul est bon, Cry Macho serait d’ailleurs son 41long métrage à titre de cinéaste, et sa 8réalisation au cours des 10 dernières années ! Portant à l’écran un roman de N. Richard Nash publié dans les années 1970, l’icône hollywoodienne incarne cette fois un ancien champion de rodéo qui part au Mexique afin de retrouver le fils disparu d’un vieil ami (Dwight Yoakam). En salle le 17 septembre.

Dune

Les admirateurs nord-américains du cinéma de Denis Villeneuve, tout autant que ceux du roman culte de Frank Herbert, doivent encore faire preuve de patience, mais l’attente prendra fin bientôt. Dune sera d’abord lancé en primeur mondiale à la Mostra de Venise le 3 septembre. Le festival de Toronto aura droit à la primeur du film en IMAX le 11 septembre et une présentation spéciale, organisée par le TIFF, aura lieu à Montréal le lendemain dans la salle IMAX du Cinéma Banque Scotia. La superproduction prendra ensuite l’affiche dans quelques pays en septembre, et les spectateurs nord-américains pourront enfin la découvrir un mois plus tard. En salle le 22 octobre.

Eternals (Éternels)

Ce film Marvel risque de se distinguer dans le populaire univers cinématographique de l’écurie à plus d’un titre. La réalisation de cette superproduction a en effet été confiée à Chloé Zhao, lauréate plus tôt cette année de l’Oscar de la meilleure réalisation grâce à Nomadland. Dans une interview récemment publiée par Vogue UK, la cinéaste ne cachait pas son ambition d’amener les spectateurs à redéfinir leurs attentes par rapport aux films de superhéros, en leur proposant en outre une protagoniste « nuancée, comme on en voit rarement dans ce genre ». Gemma Chan, Angelina Jolie, Salma Hayek, Richard Madden et Kit Harington sont de la partie. En salle le 5 novembre.

The French Dispatch

Présenté au Festival de Cannes, le nouvel opus de Wes Anderson a été encensé par les uns, décrié par les autres. Wes Anderson y raconte l’histoire de journalistes américains qui, au cours des années 1950, tentent de créer un nouveau magazine en France. Extraordinaire sur le plan du style, mais vain sur le plan du récit, le 10long métrage du cinéaste américain met en vedette Bill Murray, son acteur fétiche, ainsi qu’une éclatante distribution dont font partie Timothée Chalamet, Benicio Del Toro, Adrien Brody, Tilda Swinton, Léa Seydoux, Owen Wilson, Elisabeth Moss, Denis Ménochet, ainsi qu’une galaxie d’autres étoiles du même calibre. En salle le 22 octobre.

Ghostbusters : Afterlife (SOS fantômes – L’au-delà)

Mis à part la version réinventée d’il y a cinq ans, nous n’avions pas eu de nouvelles des chasseurs de fantômes depuis longtemps. Le nouvel opus fait se croiser plusieurs histoires de famille devant et derrière la caméra. Il y a d’abord le récit, axé sur les découvertes de deux adolescents à propos de leur grand-père. Et il y a Jason Reitman (Juno, Up in the Air) à la réalisation. Ce dernier prend ainsi la relève de son père Ivan, réalisateur du film original de 1984, et de sa suite trois ans plus tard. Et puis, les chasseurs de la première heure ont, paraît-il, été appelés… En salle le 11 novembre.

House of Gucci

À peine plus d’un mois après la sortie de The Last Duel, Ridley Scott propose un film où s’affiche un autre modèle de mise à mort. Le cinéaste britannique plonge en effet dans les affres de la famille Gucci, fondatrice de la marque de luxe italienne, en racontant une histoire basée sur des faits réels. Lady Gaga se glisse dans la peau de Patrizia Reggiani qui, en 1995, a commandité l’assassinat de son mari, Maurizio Gucci (Adam Driver). S’étirant sur une période de 30 ans, House of Gucci met aussi en vedette Jared Leto (méconnaissable !), Al Pacino, Jeremy Irons, Salma Hayek et Camille Cottin. En salle le 24 novembre.

Josep

En plus d’avoir été retenu dans la sélection « fantôme » du Festival de Cannes en 2020, Josep a obtenu plusieurs lauriers prestigieux, parmi lesquels le prix du meilleur film d’animation aux Césars, ainsi qu’aux European Film Awards. Dans ce premier long métrage, le dessinateur de presse Aurel raconte l’histoire véridique de Josep Bartolí, un artiste dessinateur catalan qui, en 1939, s’est lié d’amitié avec l’un des gendarmes du camp français dans lequel il s’était réfugié pour fuir la dictature franquiste. Pour les besoins de la cause, Aurel a mis un trait sur son propre univers graphique afin de rendre hommage à l’œuvre de Bartolí. En salle le 1er octobre.

King Richard

Le scénario de King Richard, écrit par Zach Baylin, a fait un temps partie de la fameuse « liste noire » de ces bons scénarios laissés orphelins à Hollywood. Le projet a enfin pu prendre forme avec Will Smith devant la caméra et Reinaldo Marcus Green (Monsters and Men) derrière. Le récit décrit le parcours de Richard Williams, un homme qui, bien que n’ayant aucune expérience dans le sport, a vite détecté chez ses filles, Venus et Serena, des talents de championnes. Le plan qu’il a élaboré pour elles a fait en sorte que les deux joueuses ont atteint les plus hauts sommets du monde du tennis. En salle le 19 novembre.

The Last Duel (Le dernier duel)

Le premier des deux longs métrages de Ridley Scott auxquels les cinéphiles auront droit cet automne (l’autre étant House of Gucci) a ceci de particulier qu’il marque les retrouvailles de Matt Damon et Ben Affleck à l’écriture d’un scénario, 23 ans après avoir obtenu ensemble un Oscar pour celui de Good Will Hunting. The Last Duel raconte l’histoire d’un chevalier engagé dans un combat à mort contre un rival après que sa femme a accusé ce dernier de viol. Jodie Comer, Matt Damon et Adam Driver sont les têtes d’affiche de ce film dont la première mondiale aura lieu à la Mostra de Venise. En salle le 15 octobre.

The Many Saints of Newark

La série culte The Sopranos a maintenant droit à un antépisode sur grand écran. L’intrigue de The Many Saints of Newark est en effet campée dans les années 1960 et évoque la jeunesse de Tony Soprano. Ce dernier emprunte d’ailleurs les traits de Michael Gandolfini, le propre fils du regretté James. Écrit par Lawrence Konner (Boardwalk Empire, Roots), le scénario est porté à l’écran par Alan Taylor (Terminator Genisys), un réalisateur qui a en outre déjà signé quelques épisodes de The Sopranos pour HBO. Alessandro Nivola, Leslie Odom Jr. et Ray Liotta sont aussi de la distribution. En salle le 1er octobre.

Maria Chapdelaine

Sébastien Pilote, cinéaste réputé pour ses films d’auteur (Le vendeur, Le démantèlement, La disparition des lucioles), propose cette fois une nouvelle version cinématographique du roman classique de Louis Hémon, dont il signe aussi le scénario. Autour de Sara Montpetit, l’interprète de Maria, gravite une distribution imposante, parmi laquelle on retrouve Sébastien Ricard, Hélène Florent, Antoine Olivier Pilon, Émile Schneider, Robert Naylor, Martin Dubreuil, Gabriel Arcand et Gilbert Sicotte. Maria Chapdelaine, dont la sortie était prévue l’an dernier, sera lancé en primeur mondiale au festival de Toronto. En salle le 24 septembre.

Spencer

Cinq ans après Jackie, Pablo Larraín consacre un long métrage à une autre icône : Diana Spencer, dite Lady Diana. Portant à l’écran un scénario écrit par Steven Knight (Burnt, Allied), le cinéaste chilien a imaginé dans son film comment la fête de Noël au Sandringham House, dans le Norfolk, a été vécue par la famille royale britannique quand Diana, malheureuse dans son mariage, a pris la décision de quitter le prince Charles. Kristen Stewart a été choisie pour incarner une princesse dont l’histoire fut aussi évoquée dans la série The Crown récemment. En lice pour le Lion d’or à la Mostra de Venise, Spencer prendra l’affiche en salle en novembre.

No Time to Die (Mourir peut attendre)

Bon. Cette fois ça y est. Après de multiples reports, et des rumeurs selon lesquelles des plateformes étaient prêtes à offrir des ponts d’or aux producteurs pour avoir l’honneur de présenter un James Bond en primeur, voilà que le 25film de la série sortira enfin sur grand écran. Réalisé par Cary Joji Fukunaga (Beasts of No Nation), qui a pris le relais de Danny Boyle, No Time to Die marque la cinquième présence — et la dernière — de Daniel Craig dans le rôle du plus célèbre agent de Sa Majesté. Toujours soutenu par les fidèles Ralph Fiennes, Naomie Harris et Ben Wishaw, 007 est aussi entouré cette fois d’Ana de Armas, Rami Malek, Léa Seydoux et Christoph Waltz. Ça promet ! En salle le 8 octobre.

Titane

Pour une rare fois, un film de genre a obtenu la Palme d’or du Festival de Cannes. Julia Ducournau, révélée il y a cinq ans grâce à Grave, est ainsi devenue la deuxième réalisatrice à mettre la main sur le prestigieux laurier, 28 ans après Jane Campion (The Piano). Adepte du body horror, la cinéaste propose un spectacle aussi violent qu’inédit en suivant le parcours d’une psychopathe (remarquable Agathe Rousselle, une nouvelle venue) dont l’enfance fut marquée par un grave accident. Le jury cannois, majoritairement féminin et présidé par Spike Lee, a fait preuve d’une belle audace en offrant la Palme à ce film de métal hurlant, dans lequel Vincent Lindon performe de manière aussi singulière qu’étonnante. En salle le 1er octobre.

Top Gun : Maverick

C’était en 1986. Sur des airs de Kenny Loggins et du groupe Berlin, Tom Cruise a confirmé son statut de superstar grâce à ce rôle de pilote un peu tête brûlée, en formation dans une école réservée à la crème des recrues de l’aéronavale américaine. Trente-cinq ans plus tard, « Maverick » est de retour, cette fois à titre d’instructeur. Dans ce film où les séquences aériennes s’annoncent encore plus vertigineuses, Tom Cruise est entouré de Jennifer Connelly, Miles Teller et Jon Hamm. Val « Iceman » Kilmer est aussi crédité au générique. Joseph Kosinski (Oblivion, Only the Brave) a pris le relais du regretté Tony Scott à la réalisation. En salle le 19 novembre.

West Side Story

Lorsqu’il a terminé le tournage de cette nouvelle adaptation cinématographique de West Side Story, déjà porté à l’écran en 1961 par Robert Wise et Jerome Robbins (10 Oscars au palmarès !), Steven Spielberg a tenu à rendre hommage à ceux qui avaient fait de ce spectacle musical l’un des plus grands classiques du genre. « Nous avons chaque jour marché dans les traces de quatre géants : Leonard Bernstein, Arthur Laurents, Jerome Robbins et Stephen Sondheim », a écrit le cinéaste dans une lettre mise en ligne par la production. Il semblerait que cette nouvelle version soit davantage inspirée par le spectacle sur scène, créé en 1957, que par le film. En salle le 10 décembre.