La société d'investissement Lantern Capital a mis sur la table un peu moins de 450 millions de dollars pour reprendre les actifs de la Weinstein Company, le studio des frères Weinstein, qui a déposé le bilan lundi.

Lantern s'est positionnée dès l'ouverture de la procédure judiciaire pour reprendre l'essentiel de la Weinstein Company (TWC), moyennant 310 millions en numéraire et 120 millions de dollars de reprise de dettes, a indiqué mardi une source proche du dossier, confirmant des informations du site spécialisé Deadline.

C'est sensiblement moins que les 500 millions de dollars, dettes comprises, proposés par le groupe d'investisseurs emmené par Maria Contreras-Sweet, avec lequel TWC n'est pas parvenu à s'entendre.

En y ajoutant les frais liés à la procédure judiciaire, la facture devrait se monter à près de 450 millions de dollars pour Lantern Capital, qui n'est pas assuré de l'emporter.

En effet, d'autres acquéreurs potentiels peuvent se déclarer devant le tribunal fédéral des défaillances d'entreprises situé dans le Delaware, qui supervise la procédure.

Selon Deadline, plusieurs autres investisseurs seraient ainsi prêts à se mettre sur les rangs.

Selon le document déposé lundi devant le tribunal du Delaware, TWC déclare des actifs valorisés entre 500 millions et un milliard de dollars, et un passif situé dans la même fourchette.

Le dépôt de bilan est une mauvaise nouvelle pour les victimes présumées d'Harvey Weinstein qui ont assigné la société en responsabilité civile.

En vertu de la procédure, elles se trouvent rétrogradées derrière d'autres créanciers considérés comme prioritaires, en premier lieu les banques.

«Il n'est pas surprenant que la société n'ait pas été en mesure de vendre ses actifs sans en passer» par une procédure judiciaire, compte tenu de l'importance des risques juridiques, a expliqué Gerard Catalanello, avocat spécialisé au sein du cabinet Alston and Bird à Atlanta.

Dans le communiqué conjoint publié lundi par Lantern et TWC, l'acquéreur potentiel ne mentionne aucune indemnisation de victimes présumées.

De son côté, le studio a lui annoncé l'annulation des clauses de confidentialité qui couvraient tous les abus sexuels, signées par les employés de TWC. Ils pourront désormais faire état publiquement de ce qu'ils ont éventuellement subi ou observé.