Les constructeurs automobiles se retrouvent en fin de semaine au Mondial de Paris, préparant l'après-crise avec de nouveaux modèles et des innovations technologiques comme les voitures électriques, prêtes à faire leur entrée sur le marché.

Frappée de plein fouet l'an dernier par la tourmente économique et financière, l'industrie automobile mise aussi sur le développement des marchés émergents qui explosent comme la Chine, pour compenser la stagnation et la forte concurrence en Europe.

Plus de 300 marques de 20 pays sont attendues au Mondial de l'automobile ouvert aux professionnels à partir de jeudi, puis au grand public du 2 au 17 octobre.

Cependant, «il est bien trop tôt» pour dire que nous avons traversé la crise, tempère Mark Fulthorpe, expert automobile de la société de conseil CSM Worldwide, un avis partagé par les constructeurs. Après la fin des mesures de soutien des gouvernements, «les fondamentaux économiques n'ont pas suffi pour convaincre les gens de retourner acheter des voitures», constate-t-il.

En Europe, les constructeurs s'attendent cette année à une baisse de 7% des ventes, contrecoup de la fin ou de la réduction des primes à la casse. Mais parallèlement les ventes de voitures continuent à progresser à grande vitesse en Chine, devenue le premier marché mondial et le nouvel eldorado de l'automobile et où les constructeurs étrangers sont largement présents.

«L'Europe et les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont les grandes clés du marché. En Europe, il faut défendre ses positions, et dans les BRIC, il faut prévoir quels sont les véhicules pour ces marchés», explique Bertand Rakoto, analyste automobile de RL Polk, autre société de conseil.

Le durcissement des réglementations sur les émissions polluantes, les préoccupations environnementales et l'incertitude sur les prix du pétrole pèsent désormais durablement sur l'automobile. Les constructeurs continuent donc à investir fortement dans les nouvelles technologies pour réduire la consommation et les émissions de CO2. «Maintenant on est passé des concepts électrique à des voitures qu'on peut acheter, souligne Carlos da Silva, analyste de IHS Global Insight. Paris sera le premier salon mondial où il y aura vraiment cinq ou six voitures parmi lesquelles on pourrait vraiment choisir».

Parallèlement, les hybrides carburant-électricité continuent à se développer en descendant en taille chez Toyota et Honda, alors que la française PSA a fait le choix de l'hybride diesel-électricité pour 2011.

Mais l'amélioration constante des moteurs traditionnels reste un objectif majeur, grâce au «downsizing» qui réduit les cylindrées pour des performances équivalentes, une évolution que Fiat met en avant avec son petit byclindre TwinAir Turbo.

«La partie émergée de l'iceberg, c'est toutes les nouvelles technologies, mais dans les faits, ce qui continue à se vendre et qui fait le gros des ventes, c'est des voitures très traditionnelles», observe Carlos da Silva.