Non, on ne parle pas du Sasquatch ou encore moins des Élohims. On parle des trialistes, ces adeptes de ces étranges motos qui empruntent à la fois au moto-cross et au vélo de montagne. Au moto-cross car il s'agit avant tout d'une moto, avec des roues à crampons et une suspension à grand débattement. Au vélo tout-terrain par sa légèreté et sa maniabilité.

Non, on ne parle pas du Sasquatch ou encore moins des Élohims. On parle des trialistes, ces adeptes de ces étranges motos qui empruntent à la fois au moto-cross et au vélo de montagne. Au moto-cross car il s'agit avant tout d'une moto, avec des roues à crampons et une suspension à grand débattement. Au vélo tout-terrain par sa légèreté et sa maniabilité.

Les plus grosses motos de trial ne pèsent pas plus de 80 kilos pour une cylindrée de 380cc. Les plus populaires font 250cc et 70 kg. Tout est fait pour que la bécane soit la plus légère possible. Exit le siège et bienvenue aux alliages d'aluminium et de métaux exotiques. Les réservoirs ne contiennent quant à eux pas plus de trois litres d'essence, ce qui en fait des motos extrêmement minces avec un centre de gravité très bas.

Les manufacturiers, tous Européens - le trial est très populaire sur le Vieux Continent -, ont pour nom Gas Gas, Sherco, Beta, Montesa et Scorpa. Leurs motos sont acheminées chez nous en très petit nombre par des importateurs privés, en Ontario, en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse.

La mécanique de ces drôles de bécanes, gorgée de couple à bas régime, permet aux motos de gravir des obstacles à peu près infranchissables. C'est la nature même du trial. Sauter d'un tronc d'arbre à l'autre, escalader des parois rocheuses, monter des côtes à donner le vertige.

Si c'est pour le moins spectaculaire pour l'oeil du profane, il s'agit d'un sport sécuritaire car il se déroule presque toujours à très basse vitesse. «Je vois ça comme un défi personnel, explique Pierre Turcotte, trésorier de l'Association des trialistes amateurs du Québec. C'est le sentiment d'être capable de franchir un obstacle qui m'allume. D'autres aiment davantage la compétition mais ça reste un sport individuel, contrairement au moto-cross. Les accidents sont rares, et il n'y a pas de risque de se faire passer dessus par une dizaine de moto-cross qui arrivent en trombe!»

C'est aussi moins coûteux que le moto-cross. Une moto de trial neuve se vend entre 5000$ et 8000$. On peut aussi dénicher une bécane usagée pour 1000$. «Et les bris sont très rares, à cause des vitesses très réduites. Il est très rare de voir des chutes», précise M. Turcotte. Au niveau de l'équipement, pas nécessaire selon M. Turcotte de se munir des armures propres aux amateurs de moto-cross. Un casque, de bonnes bottes et des pantalons résistants font l'affaire.

Certaines motos de trial peuvent aussi être converties pour qu'on puisse ajouter un siège lorsque le trialiste ressent le goût de faire un peu de randonnée entre deux terrains de jeu.

Difficile comme loisir? «C'est un peu comme n'importe quel sport. Ça demande de la pratique, de la coordination et de l'équilibre, explique M. Turcotte. Mais c'est tellement individuel. Pour moi, ça a été long, au moins deux ans, pour m'initier aux techniques. Ça dépend du talent naturel des gens. Ce n'est pas nécessairement un sport extrême, ni dangereux. Chacun y va à son rythme. Ça dépend du temps qu'on veut y mettre.»

On semble donc parler d'un loisir relativement accessible. Mais le trial demeure extrêmement marginal. L'ATAQ compte un peu plus de 50 membres et il n'existerait que très peu de trialistes qui pratiquent leur sport en solo - c'est d'ailleurs plus ou moins conseillé. Le fait de tenir ses activités et compétitions la plupart du temps en forêt, loin des grands centres, contribue à limiter le nombre de spectateurs. La même analyse s'applique aussi aux commanditaires et aux médias de masse. Par contre, l'ATAQ essaie de plus en plus de faire des démonstrations en ville, comme à Sherbrooke, rue Wellington, le mois denier.

D'ici à ce que le sport se démocratise davantage, le Championnat québécois aura lieu dimanche à Sherbrooke, alors qu'une manche du Championnat canadien se tiendra à Rivière-du-Loup, le 7 octobre.

Pour plus d'informations, consultez le site Internet de la l'ATAQ, au www.ataq.qc.ca.