Quand une situation d'urgence se présente, l'inefficacité des pneus rend ces lourds VUS semblables à des boules de quilles (les grosses) avec souvent des conséquences graves.

Quand une situation d'urgence se présente, l'inefficacité des pneus rend ces lourds VUS semblables à des boules de quilles (les grosses) avec souvent des conséquences graves.

Dans le meilleur des cas, une voiture compacte en dérapage peut s'immobiliser dans un remblai de neige en bordure de la route; un VUS, à cause de son poids et de sa garde au sol, franchira facilement le fossé pour se retrouver loin dans le champ, quand ce n'est pas sur le toit.

Prenez donc la bonne décision et optez pour des pneus conçus pour la neige et la glace. Les essais de l'Auto ont eu lieu en février dernier, avec deux Suzuki Grand Vitara, dans les mêmes conditions que l'année précédente routes enneigées, glacées et asphalte sec. Des exercices d'accélération, de freinage, de slalom, de changement double de voie, d'appui latéral et tutti quanti. Avec ordinateur de bord, sonomètre et l'expérience des essayeurs.

Seul bémol à ce test Michelin a décliné notre offre d'y participer, expliquant que son budget d'allocation pour les tests était épuisé.

Ex æquo en première place

Les Bridgestone Blizzak DM-Z3 et Yokohama A/T GE-072 terminent à égalité. Les quelques fractions de point qui auraient donné avantage à l'un auraient créé une injustice envers l'autre. Une référence depuis des années, le vétéran Blizzak trouve chaussure à son pied avec l'arrivée du A/T. L'approche de chacun est semblable, même si le produit final est très différent.

La semelle du Blizzak est plus agressive et bruyante mais fera un boulot étonnant sur des routes secondaires, alors que le Yoko est un meilleur routier avec ses quatre nervures longitudinales. Les deux ont un composé de silice et font appel à une technologie multicellulaire qui éponge la surface en y collant mieux. Alors, selon votre type de conduite - ou selon ce que votre garagiste vous proposera -, un choix vaut l'autre. Mais le Yoko est moins cher.

Troisième - Pirelli Scorpion Ice & Snow

Pirelli reprend encore du poil de la bête avec le Scorpion d'hiver. Il est le champion du roulement sur la route pour sa douceur à cause de ses quatre rainures centrales. De plus, il est proposé dans la majorité des dimensions les plus récentes.

Nous n'avons retenu aucun point négatif et le Scorpion est le champion des accommodements raisonnables: pas le meilleur dans un domaine précis mais au-dessus de la moyenne chaque fois. Il est le seul à présenter des petites lamelles en forme de croix. Son prix en fera hésiter quelques-uns mais, quand on peut trouver des pneus de 19 ou 20 pouces pour son gros VUS, on se dit que l'hiver sera moins long...

Quatrième - Toyo Open Country GO-2 Plus

Le GO-2 Plus pour camionnette s'est fait connaître grâce à ses fragments de coquille de noix de coco, et s'est acquis une belle réputation au fil des ans. Un produit fort répandu chez les revendeurs, disponible en 55 grandeurs dont certaines à huit ou 10 plis, le GO-2 Plus excelle sur les routes secondaires. Les coquilles de noix de coco ont fait place à la silice pour améliorer sa longévité; le principe des microbulles et des petites lamelles dans les blocs procure une bonne adhérence. On dénote un léger manque de stabilité à haute vitesse.

Cinquième - Dunlop GrandTrek SJ-6

Ce GrandTrek est probablement le plus robuste du groupe avec des flancs rigides à souhait. Sa semelle unidirectionnelle est composée de plusieurs rainures en zigzag: il en résulte de bonnes accélérations et une tenue de route intéressante. Sa conduite est solide et on se sent en confiance dans la neige et sur la glace lors de virages en appui. Cependant, cet excès de solidité lui enlève la flexibilité requise lors des freinages, surtout sur des surfaces glacées. À recommander pour des VUS ou des camionnettes chargés ou qui tractent une remorque.

Sixième - Firestone Winter Force

Ce Winter Force va se gagner une foule d'adeptes cet hiver: une gueule différente avec des blocs en forme de pyramide, et une semelle agressive et unidirectionnelle. Bref, tout ce qu'il y a de plus convaincant au plan visuel. Il est fabriqué par Bridgestone, et on y retrouve un peu du DM-Z3. Il ne soutient pas la comparaison avec son cousin japonais, surtout en appui latéral. Mais, on l'appréciera sur les chemins enneigés.

Toutefois, il faudra s'habituer à son roulement et sa forte dose de décibels sur l'asphalte sec. Cependant, là où le consommateur succombera, c'est devant son prix alléchant. Sa longévité, à cause des blocs coniques, demeure un point d'interrogation.

Septième - Continental 4X4 Ice Contact

Continental, qui tente une véritable percée en Amérique, devra faire mieux pour séduire le consommateur québécois. Le Ice Contact possède des qualités indéniables, comme une tenue de route intéressante et un bon taux de prévisibilité en virage.

Le design unidirectionnel en parapluie facilite l'évacuation des éléments. Son épaulement arrondi convient mieux aux tractions et aux multisegments. Il possède six nappes, ce qui semble être la raison pour son manque de flexion. Pour ceux qui demeurent en région éloignée, ce Conti et le Firestone sont les seuls qui offrent la possibilité de monter des crampons.

Nous aurions aimé mettre à l'essai un pneu Gislaved puisqu'il avait fait si bien fait, l'an dernier, monté sur une Honda Civic. Toutefois, nous pouvons nous consoler à l'idée que le Ice Contact a le même dessin de semelle que le Gislaved NordFrost3 essayé l'an dernier. Comme quoi le tempérament d'un pneu peut être différent selon sa dimension et le modèle de véhicule qu'il chausse.

Huitième - Goodyear Ultra Grip Ice

Goodyear a traversé une tempête financière, ces dernières années, et la recherche et le développement en ont souffert. À son lancement, le Ultra Grip Ice se défendait fort bien et son rendement lui avait gagné la faveur populaire. Ses qualités sont encore les mêmes, mais la concurrence l'a doublé avec une technologie plus évoluée (silice, lamelles, carbone, blocs 3D, etc.).

Ses accélérations sont bonnes et sa tenue de route est confortable, mais il perd en adhérence latérale. Il demeure un fier combattant, nettement supérieur aux produits coréens, chinois et autres... et à n'importe quel quatre-saisons.

Neuvième - Vredestein Wintrac 4 X-Treme

Même si on doit le dessin de sa semelle au célèbre designer Giugiaro, ce pneu, qui a l'allure d'un pneu de pluie de F1, fait la preuve qu'un pneu doit être plus qu'un simple objet d'art. Comme nos essais portaient, avant tout, sur la tenue de route, la motricité et le freinage sur surfaces glacées et enneigées, les beaux plis de ce Vredestein n'ont pas fait la différence.

Si ce produit néerlandais se débrouille bien sur la route - code de vitesse H et larges rainures circonférentielles - et au freinage, il perd ses propriétés dès qu'on le soumet à des pressions en virage ou lorsqu'on change rapidement de voie. Sa semelle parfaitement symétrique le rend aussi plus bruyant que ses concurrents de renom.

Hors-concours: Nokian WR

Le finlandais Nokian ne pouvait participer à notre test parce que son modèle Hakkapelliita 4 ne revenait pas au catalogue cette année et que le nouveau Hakka 5 n'était pas encore disponible lors de nos essais en février dernier. Nous avons donc opté pour le WR, un toutes-saisons approuvé «Hiver» avec son petit flocon sur les flancs.

Sa note finale démontre qu'il n'aurait pas terminé en dernière place, un tour de force pour un produit reconnu d'abord comme un quatre-saisons. Le WR est la solution parfaite pour l'automobiliste qui doit monter des pneus sur un véhicule dont le contrat de location se termine d'ici 18 mois. Il sera un pneu d'hiver plus qu'acceptable et poursuivra sa carrière comme pneu quatre-saisons jusqu'au terme du bail. Il est cher mais il représente le meilleur des deux mondes.

L'auteur tient à remercier pour leur précieuse collaboration M. André Beaucage de Suzuki Canada, et MM. Réal et Luc Ouimet de Carrière Bernier.