Imaginez le topo: une familiale directement issue des années 60, modifiée à la façon des pocket rockets et destinée à une clientèle qui recherche à la fois une utilité et une performance qui ne se compromettent pas l'une et l'autre.

Ça donne le HRR édition SS, une version à moteur turbo de cet émule du Chrysler PT Cruiser qui semble attirer tout particulièrement une clientèle qui, justement, a connu les années 60.

Il faut dire que Chevrolet revient de loin avec sa sous-gamme de véhicules SS, certaines de ses plus récentes créations (la Malibu en est sans doute l'exemple le plus éloquent) ayant largement abusé du flou artistique qui entoure le concept de «version sport». Le HHR SS, lui, peut se targuer d'avoir non seulement le nom sans voyelles le plus long de sa catégorie, mais il livre également la marchandise.

Pour ce faire, il hérite d'un moteur de deux litres turbo que les observateurs ont déjà vu sous le capot des récents roadsters de Pontiac et Saturn, les Solstice et Sky. Dans ce cas-ci, à 260 chevaux et 260 livres-pied, il est un peu moins énergique, mais il a aussi beaucoup plus à transporter: banquette, coffre et tout le reste.

Surtout, son refroidisseur logé sous le pare-chocs force la présence de prises d'air au bas de la calandre, ce qui donne au HHR une allure un peu plus attrayante, de l'avis général. Et pour compléter le portrait, les ingénieurs ont ajouté d'élégantes roues en alliage de 18 pouces et un déflecteur arrière. C'est subtil, mais efficace.

De plus, le tableau de bord a été revu à la sauce performance, avec, notamment, un cadran additionnel, monté sur le pilier À côté conducteur, indiquant l'état de la pression d'air en aval du moteur. Le reste de l'habitacle jouit d'une finition métallique et d'un agencement de cuirs deux tons apparemment coordonné à la couleur de la carrosserie, dans ce cas-ci d'un rouge pomme éclatant. Les baquets sont de la même eau.

Comme on peut s'en douter en constatant l'origine de ses composantes, le comportement routier du HHR SS est à mi-chemin entre une camionnette et une petite sportive.

Il faut dire que lorsque le véhicule est chargé, le moteur turbo s'essouffle moins rapidement que sa contrepartie à aspiration normale. Avec la boîte manuelle étagée comme sur un camion de livraison, on pourrait arguer que le HHR SS est probablement le véhicule de performance officiel du 1er juillet, fête québécoise du déménagement éclair...

Du côté de la suspension, révisée de manière à être un peu plus rigide, grâce entre autres à des amortisseurs à gaz raffermis, la forte présence de roulis en courbe réduit grandement son attrait sur circuit routier. Et ce, même si les ressorts et les barres antiroulis ont également été revus par les ingénieurs de la division SS. En ligne droite, par contre, ça va. Pas d'effet de couple et une accélération étonnante, avec un chrono d'un peu plus de six secondes de 0 à 100 km/h.

Et à la ligne d'arrivée, les freins font tout un boulot. À vide, le véhicule semble se contracter sur lui-même, comme dans les bédés, tellement le freinage est brusque et sec. Même avec le coffre chargé, les quatre disques s'en tirent admirablement bien. Et tout ça, encore une fois, sans compromettre l'utilité à l'origine du HHR, dont l'acronyme signifie Heritage High Roof («Toit surélevé du bon vieux temps»).

Pour les nostalgiques des années 60 qui aimeraient un petit regain de performance, voilà le véhicule tout indiqué. Ce qui n'est pas sans rappeler une petite pilule en forme de losange fort populaire auprès de ce groupe d'âge...