La police fédérale américaine et Apple enquêtent depuis lundi sur le vaste piratage des banques de données dématérialisées du géant américain de l'informatique, ayant conduit à la diffusion de photos de dizaines de stars américaines dénudées.

Selon plusieurs médias américains, les pirates ont puisé dans les banques de données de l'iCloud d'Apple, service informatique dématérialisé qui consiste à stocker des informations sur des ordinateurs distants. Mais le cloud d'autres opérateurs pourrait également être concerné.

«Nous prenons très au sérieux la vie privée de nos utilisateurs et nous enquêtons activement», a déclaré Natalie Kerris, la porte-parole d'Apple, selon le site d'information Re/code.

D'après d'autres médias, la police fédérale mène sa propre enquête.

«Le FBI est attentif aux accusations d'intrusions informatiques et à la diffusion illégale de documents concernant des personnalités de premier plan, il s'occupe du sujet», a affirmé Laura Eimiller, porte-parole du FBI à Los Angeles, citée par le Los Angeles Times.

«Tout autre commentaire serait déplacé à ce stade» des recherches, a-t-elle ajouté.

Certaines photos avaient déjà circulé sur internet tandis que d'autres semblaient être fausses, mais plusieurs stars de premier plan ont fait part de leur indignation et menacé d'engager des poursuites.

«Il s'agit d'une violation flagrante de la vie privée. Les autorités ont été contactées et engageront des poursuites judiciaires contre tous ceux qui publient les photos volées de Jennifer Lawrence», a déclaré son agent au site d'information people TMZ.

Dimanche soir, Twitter avait déjà commencé à suspendre des comptes comportant un lien vers les photos de la star, a indiqué le site d'information Mashable.

Parmi les victimes présumées de ces piratages figureraient Avril Lavigne, Amber Heard, Scarlett Johansson, Wynona Ryder, Hayden Panettiere. Certains médias citent également les noms de Hillary Duff, Jenny McCarthy, Kaley Cuoco, Kate Bosworth, Keke Palmer et Kim Kardashian.

Menaces de poursuites

L'avocat du mannequin Kate Upton, Lawrence Shore, a prévenu via US Magazine : «Nous avons l'intention de poursuivre par tous les moyens à notre disposition toute personne qui diffuserait ou dupliquerait ces images.»

La chanteuse américaine Victoria Justice a, elle, affirmé que ces photos censées la montrer nue étaient fausses. De même, un porte-parole de l'actrice et pop star Ariana Grande a déclaré que les images censées la représenter étaient «totalement truquées».

L'actrice de films d'horreur, Mary Elizabeth Winstead, a confirmé que plusieurs photos personnelles circulaient sur internet, condamnant les voleurs qui les ont mises en ligne.

«Pour ceux d'entre vous qui regardent des photos que j'avais prises en privé il y a nombre d'années, chez moi, avec mon époux, j'espère que vous êtes fiers de vous», a-t-elle tweeté.

«Sachant que ces photos ont été supprimées il y a longtemps, j'imagine les efforts malins employés pour les retrouver. Une pensée pour toutes celles qui ont été victimes du piratage», a-t-elle ajouté.

L'ampleur du piratage a été mise en lumière dimanche lorsque les utilisateurs du forum 4chan - qui s'est fait connaître comme le berceau des pirates Anonymous et a été maintes fois critiqué pour sa misogynie - ont commencé à publier des photos.

Certains sites grand public d'informations et de divertissement ont embrayé, publiant parfois des liens vers les photos incriminées avant de les supprimer de leurs pages face aux menaces de poursuites et à l'indignation générale.

Selon le site de potins Gawker, des utilisateurs de la plateforme de partage anonyme de photos volées de femmes AnonIB se vantent d'être les auteurs du piratage depuis la semaine dernière.

Cachés derrière des pseudonymes, plusieurs d'entre eux auraient même tenté d'en vendre ou de les échanger avec d'autres internautes.

Le site d'informations technologiques The next web a avancé que les pirates auraient identifié une faille dans le service «localiser mon iPhone» d'Apple, une application qui permet de trouver à distance l'emplacement du téléphone intelligent perdu ou volé.

Apple a corrigé ce bogue, a ajouté le site, mais trop tard pour éviter que la nouvelle ne se répande au sein de la communauté des pirates informatiques.

Mais d'autres médias doutaient de l'origine de ces photos, avançant qu'elles proviendraient de différentes sources - et peut-être même pas du tout d'un piratage d'iCloud, et pourraient avoir été rassemblées pendant plusieurs années.

L'ampleur du piratage et le fait que des femmes de l'industrie du spectacle aient été visées ravivent le débat sur la protection de la vie privée et la misogynie sur la toile.

Et c'est un nouvel écueil pour les opérateurs qui mènent des campagnes d'envergure pour assurer la sécurité et la sûreté des données stockées dans leurs serveurs comme iCloud, DropBox ou encore GoogleDrive.