Jean-Philippe Wauthier montera sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts pour animer les Gémeaux pour une troisième année consécutive, dimanche. Mais pour la première fois, il assurera l'animation du gala en solo. Son ancien coanimateur, Éric Salvail, brillera par son absence.

Éric Salvail est disparu du paysage médiatique à la suite d'allégations d'inconduites sexuelles publiées l'automne dernier.

Pour Jean-Philippe Wauthier, le sujet de l'absence de son coanimateur, aussi délicat soit-il, devra être abordé.

«Évidemment qu'on en parle, évidemment qu'on ne peut pas passer à côté», a-t-il assuré à La Presse canadienne lors d'un entretien téléphonique.

«On ne fera pas semblant. C'est arrivé, et c'est arrivé tout de suite après le gala par ailleurs. Il y a quelque chose de très ancré dans notre actualité, dans l'actualité du gala des Gémeaux. C'est sûr qu'on l'aborde, et il y a une façon de l'aborder.»

Il admet que depuis qu'il a appris qu'il animerait seul cette 33e édition du gala, il se pose la question sur la meilleure façon d'en parler, sur la façon de traiter d'un sujet sérieux dans une soirée où l'ambiance doit demeurer à la fête.

«C'est une fête, mais il y a des vraies affaires qui se disent. Je pense que le milieu de la télé a besoin de se poser des questions, [au sujet de] 1000 affaires», a-t-il estimé.

La diversité, ou plutôt l'absence de diversité à l'écran, est l'une de ces «vraies affaires» sur lesquelles le milieu doit se pencher, selon lui.

«Je pense qu'il faut en parler, de diversité, parce que clairement dans le milieu de la télé, on n'est pas à jour. Je pense que c'est la moindre des choses que la télé se pose des questions. Si on veut que notre télé soit le reflet de notre société, on n'a comme pas le choix», a-t-il indiqué.

«Si ce n'est pas nous [qui en parlons], je ne sais pas qui ça pourrait être.»

La campagne électorale en cours risque également de s'inviter au gala. Au moment de l'entrevue, plus tôt cette semaine, Jean-Philippe Wauthier attendait le débat des chefs de jeudi, espérant qu'il pourrait en tirer quelques blagues.

Il admet que rire de la politique pendant une campagne n'est pas évident, puisqu'il existe des normes pour assurer l'équilibre entre les partis. «Si on rit d'un parti, il faut rire de tous les partis», a-t-il expliqué.

«Ça pose des problèmes, parce qu'un gala, c'est limité, on est à la minute près. Si on trouve une bonne blague sur un parti, il faut en faire trois autres, t'as comme pas le choix.»

Le 33e gala des prix Gémeaux sera présenté dimanche, à 19 h 30, et sera diffusé en direct à Radio-Canada.