Elle joue dans les deux nouvelles séries télé les plus attendues de l'automne: Un sur 2, à TVA à partir du 25 septembre, et Unité 9, à Radio-Canada depuis mardi. Mais Céline Bonnier est toujours restée fidèle aux arts de la scène, que ce soit avec le collectif Momentum ou dans des performances.

«J'ai toujours envie d'être là où je ne suis pas souvent. Comme maintenant avec ces deux séries télé, qui sont d'ailleurs aux antipodes. J'aime tout ce qui touche à la création. J'essaie des trucs qui peuvent me nourrir, me faire réfléchir, me mettre au défi.»

Dans Un sur 2, clin d'oeil à la dérive d'un couple sur deux, Céline Bonnier renoue avec Claude Legault avec qui elle a joué dans le film French Kiss. «J'aime ce personnage (Luce) parce qu'il est spontané, beaucoup plus près de qui je suis vraiment. Il dit la vérité. J'ai essayé de me donner plus franchement à la caméra. Avec les deux Claude, j'ai été vraiment choyée. Claude Desrosiers est un très bon directeur d'acteurs, présent et précis. Avec Claude Legault, c'était facile, il y avait une bonne complicité.»

Dans Unité 9, Céline Bonnier interprète le rôle de Suzanne, une détenue introvertie, effacée, névrosée. «Je me suis rappelé une détenue que j'ai rencontrée il y a six ans pour me préparer à un rôle dans le film Délivrez-moi, de Denis Chouinard. Cette femme avait fait tuer son mari. Quand j'ai lu le scénario, j'ai tout de suite pensé à cet entretien, qui m'a beaucoup marquée.»

La comédienne remontera sur les planches à l'automne pour la création de Christine, la reine-garçon, de Michel Marc Bouchard. La pièce qui s'inspire de la véritable histoire de cette reine de Suède du XVIIe siècle, qui avait un penchant pour les femmes, sera à l'affiche au TNM le 13 novembre. «J'aime l'écriture de Michel Marc, dit Céline Bonnier. C'est à la fois classique et moderne, avec des envolées romantiques. Et puis, c'est une histoire fascinante.»

Sa confession

J'aimerais qu'on se crée soi-même un peu plus. Peut-être que comme peuple on y arriverait aussi. Qu'on se pose plus de questions, pour ne pas suivre le flot tout le temps. C'est une aspiration individuelle, mais aussi collective. Moi je le fais, mais j'aimerais qu'on soit plus nombreux à vouloir faire ça.

Si vous étiez une personnalité qui a marqué l'histoire?

Je serais George Sand. Pour ses rencontres avec des personnages vraiment intéressants - Musset, Chopin, etc. C'est une femme qui représente à la fois la liberté et la culture à une époque romantique.

Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

Les personnages de Réjean Ducharme m'ont toujours touchée. Ils ont une lucidité qu'ils combattent en même

temps... J'ai longtemps rêvé d'être Bérénice dans L'avalée des avalés.

Si vous étiez un plaisir coupable?

Je serais la luxure et la gourmandise. Les deux en même temps.

Qui serait l'invité d'honneur au souper de vos rêves?

J'aimerais inviter le philosophe Pierre Bertrand, qui a écrit Pourquoi créer; je passerais des heures avec lui. Sinon, Gandhi ou le dalaï-lama... pour comprendre un peu plus comment être en paix.

Quels étaient votre premier disque et votre premier livre?

C'était un disque d'Elvis, mais je ne me souviens plus lequel... Mon premier livre était de Nicolas Gogol, Journal d'un fou; j'étais adolescente.

Votre citation favorite?

«Soyons réalistes, exigeons l'impossible!» du Che.

Si vous ne pouviez plus pratiquer votre métier, que feriez-vous?

J'écrirais. Ou alors je ferais des installations. Mais je ne pourrais pas m'éloigner des arts.

Quel est votre rêve le plus fou?

Devenir auteure et me promener un peu partout dans le monde.