La télévision québécoise s'impose déjà de plus en plus au petit écran français. Mais la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) voit plus grand encore. Elle espère promouvoir bientôt les séries d'ici un peu partout sur le continent européen notamment en Angleterre, en Italie et compte même tâter le terrain aux États-Unis.

Serait-il possible d'imaginer une version italienne de Yamaska ou de voir Les Parent adapté à la sauce américaine? Chose certaine, au moment où s'ouvre aujourd'hui à Paris la deuxième Vitrine TV Québec, les représentants de la SODEC font preuve d'un optimisme contagieux.

Dans le cadre de cette rencontre, au moins huit producteurs québécois présenteront leurs émissions à des télédiffuseurs français (comme TF1 et France Télévision) en espérant les convaincre que nos intrigues peuvent captiver leurs téléspectateurs. Nouveauté cette année: des télédiffuseurs belges et suisses doivent assister aux différents visionnements. Signe que la SODEC met tout en oeuvre pour faire rayonner les productions de la province.

«On voudrait vraiment que la télé québécoise s'impose davantage, a affirmé la directrice générale cinéma et production télévisuelle de l'organisme, Ann Champoux, au cours d'une entrevue réalisée quelques jours avant le début de cette Vitrine TV Québec. L'an prochain, pourquoi ne pourrions-nous pas penser à l'Angleterre et à l'Italie?»

D'après Mme Champoux, l'organisme aimerait même percer le marché américain. Rien de concret n'a toutefois encore été organisé.

L'audace des producteurs

Pour l'instant, les producteurs québécois semblent conscients du pouvoir d'attraction qu'ils exercent en France. À preuve, cette année, à l'occasion de Vitrine TV, ils jouent la carte de l'audace en amenant dans leurs valises des séries diffusées pour la première fois au Québec cet automne (comme Aveux et Yamaska) et même des émissions qui ne sont pas encore en ondes (comme Mirador).

La petite séduction, En direct de l'univers, Tout sur moi, Ni plus ni moi, Toute la vérité et Musée Eden figurent également sur la liste des émissions proposées aux diffuseurs européens. En plus des séances de projection, des tables rondes sont aussi au programme. On y discutera des points forts et des tendances des séries québécoises, ainsi que des adaptations d'émissions. Le succès des Parent, famille formée par Anne Dorval, Daniel Brière et leurs trois enfants, sera analysé au cours d'une conférence. La série québécoise a jusqu'à maintenant fait l'objet d'adaptations en France, en Grèce et en Espagne.

Le nouveau président de la SODEC, François Macerola, ainsi que la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, prendront eux aussi part à Vitrine TV. Ceux-ci sont d'ailleurs en terre parisienne depuis quelques jours, puisqu'ils assistaient à l'ouverture lundi de la 13e Semaine de cinéma du Québec à Paris. À cette occasion, 25 films québécois, dont 1981 (Ricardo Trogi), De père en flic (Émile Gaudreault) et La donation (Bernard Émond) seront projetés d'ici à dimanche.