Valérie Letarte est morte dimanche d'un cancer à l'âge de 47 ans, a-t-on appris hier. Chroniqueuse culturelle, journaliste, animatrice pour 275 Allô/ADOS-Radio, Valérie Letarte était une personnalité bien connue des médias québécois.

La radio accompagnait chaque moment de sa vie, depuis l'enfance: Valérie Letarte dormait, vivait avec les ondes courtes ou longues. «Elle écoutait toutes sortes de postes, de la AM à la plus psychotronique. Elle a même accouché de notre fils en écoutant la radio», dit son ancien compagnon, Claude Côté.

 

Valérie Letarte a commencé sa carrière sur les ondes de Radio Centre-Ville et de CKVL, CKOI et du FM 93. Elle devient chroniqueuse culturelle pour Le grand journal de TQS avant de passer à Salut bonjour à TVA. En 1998, elle réalise son rêve et entre chez Radio-Canada.

Aux côtés de René Homier-Roy, elle est chroniqueuse culturelle à C'est bien meilleur le matin: son «haut fait d'armes professionnel», estime Claude Côté. En 2003, jeune maman, elle est appelée vers de toutes autres fonctions avec la présentation de 275 Allô/ADOS-Radio, qu'elle anime jusqu'en 2007.

«Elle adorait ça, se souvient sa soeur, l'artiste Geneviève Letarte. Cela correspondait aussi à la naissance de son enfant, et son travail a beaucoup été nourri de son enfant. Elle a trouvé un rythme de vie un peu plus normal, elle s'est retrouvée à s'intéresser à plein de sujets sur lesquels elle n'avait, avant, pas le temps de s'attarder.»

À l'aise autant à l'écrit (elle collabore à La Presse et à Voir au tournant des années 2000) qu'à la radio ou à la télévision, Valérie Letarte prêtait grand soin à la langue française. En 2005, sa qualité d'expression lui vaut le Mérite d'honneur 2005 en éducation attribué par le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec (CPIQ).

Son ancien collègue de Salut bonjour, Guy Mongrain, se souvient d'une jeune femme particulièrement brillante et talentueuse. «Cette fille-là a toujours eu une précision du langage extraordinaire. Dans ses chroniques, tout était fignolé, précis, dit avec un choix de mots incomparable.»

Amatrice de botanique, de sciences naturelles, de randonnée en forêt, Valérie Letarte comptait, dans ses plaisirs coupables, le patrimoine québécois télévisuel, dit Claude Côté. Éclectique, ses goûts musicaux la portaient tant vers Richard Desjardins que Charles Aznavour, Julien Clerc ou Céline Dion.

Valérie Letarte s'est éteinte chez ses parents, à Sutton. Une cérémonie commémorative aura lieu le 11 janvier. Elle a un fils né de sa relation avec Claude Côté, Pavel, âgé de 7 ans. De sa soeur, Geneviève Letarte espère que ses anciens auditeurs retiendront «sa présence, sa vitalité, son intelligence et son grand souci de la langue».