Le monde de l'opéra new-yorkais a rendu hommage vendredi à la légendaire soprano Jessye Norman, avec en première ligne la romancière américaine Toni Morrison qui a salué «la beauté et le pouvoir» d'une voix qui «soigne l'âme».

La Metropolitan Opera Guild, qui récolte des fonds pour financer le Met ainsi que des programmes d'éducation musicale, a mis Jessye Norman à l'honneur de son traditionnel déjeuner annuel de fin d'année au cours duquel se sont produites les chanteuses d'opéra Latonia Moore, Dolora Zajick et Susan Platts.

La romancière Toni Morrison, lauréate du prix Nobel de littérature, a confié son enthousiasme à rencontrer la soprano de 69 ans pour la première fois alors que pourtant, a-t-elle souligné, elle n'est en général «impressionnée par presque personne».

«La beauté et le pouvoir, la singularité de la voix de Jessye Norman. Je ne me souviens pas d'autre chose de semblable», a-t-elle raconté en évoquant la première fois qu'elle avait entendu la soprano il y a plusieurs décennies lorsqu'elle séjournait à Saint-Paul-de-Vence, dans le sud de la France.

«Je dois dire que parfois lorsque j'entends votre voix, cela brise mon coeur. Mais à chaque fois, lorsque j'entends votre voix, cela soigne mon âme», a poursuivi Toni Morrison.

Jessye Norman a grandi à Augusta, en Géorgie, avant de décrocher une bourse d'étude à l'université Howard, établissement historique des afro-américains à Washington.

Elle s'est ensuite installée en Europe où elle est devenue l'une des sopranos dramatiques les plus reconnues, en particulier pour ses interprétations de Wagner. Elle s'est faite assez rare ces dernières années et a récemment publié des mémoires, Stand Up Straight and Sing!.