Il n'a que 17 ans, mais les mélomanes québécois sont déjà habitués à la tête blonde et au jeu limpide de Jan Lisiecki, qui nous a visités plusieurs fois depuis qu'il a remporté le Concours OSM en 2009. Il est invité aujourd'hui à Lanaudière dans le Concerto no 4 de Beethoven avec l'Orchestre Métropolitain.

L'oeuvre est assez nouvelle pour le pianiste, puisqu'il l'a donnée pour la première fois en concert il y a un mois, au Mexique.

«J'aime ce concerto parce qu'il n'est pas comme les autres. Il ressemble davantage à une symphonie avec piano, et il faut travailler en plus étroite collaboration avec l'orchestre», dit-il.

Cette complicité est chose facile avec Yannick Nézet-Séguin, avec qui il apprécie travailler: «Car même si c'est un grand musicien, il n'a pas un grand ego!», ajoute le jeune interprète.

Il partira d'ailleurs en tournée au Japon en 2013 avec l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam et Yannick Nézet-Séguin, pour jouer ce même concerto.

Conciliation

La vie de pianiste de concert n'est pas ordinaire, mais quand on a 17 ans, cela demande des ajustements pour toute la famille. Quand il a commencé le piano, à 5 ans, ses parents, qui ne sont pas musiciens, étaient loin de se douter que leur fils unique avait le talent pour devenir concertiste!

«Même que la première année je ne devais pas pratiquer plus de 30 minutes par semaine, avoue-t-il en riant. Les choses sont devenues plus sérieuses progressivement.»

À 9 ans, il donnait son premier concert avec orchestre. Malgré tout, chez les Lisiecki, l'école est demeurée plus importante que le piano. «Si je n'avais pas de notes satisfaisantes, la musique passait au second plan. Mais comme c'était facile pour moi et que j'aimais l'école, ça s'est toujours bien passé.»

Quand il voyage à l'étranger, il doit encore être accompagné de sa mère, car étant mineur, il ne peut pas résider seul dans les hôtels. «C'est aussi parce que c'est trop difficile de voyager seul, surtout quand j'ai des concerts à donner. C'est plus simple d'avoir quelqu'un qui m'aide avec les détails pratiques du quotidien dont je n'ai pas le temps de m'occuper parce que j'ai des répétitions.»

Depuis deux ans, la cadence des concerts s'est accélérée et en février 2011, il a signé un contrat exclusif avec la prestigieuse maison de disques Deutsche Grammophon. Cette entente a donné naissance à son premier disque, consacré à Mozart.

«Quelques maisons étaient intéressées, et les gens de DG sont venus m'écouter jouer les deux concertos de Chopin à Montréal. J'ai signé avec eux, non seulement parce que c'est une grande maison, mais parce qu'ils m'ont donné la liberté d'enregistrer ce que je voulais. J'ai choisi Mozart parce qu'il me permet vraiment d'exprimer qui je suis à travers la musique.»

Jan Lisiecki et l'Orchestre Métropolitain, 28 juillet, 15 h, Amphithéâtre Fernand-Lindsay.