Après l'avoir présenté quatre fois en périphérie, en septembre dernier, l'Orchestre Métropolitain reprenait lundi soir, salle Wilfrid-Pelletier, le programme ayant pour solistes quatre de ses premiers-pupitres dans le deuxième Concerto brandebourgeois de Bach.

Le caractère intime des Brandebourgeois requiert une réduction des effectifs orchestraux (on les joue parfois à un seul musicien par partie instrumentale), mais les dimensions d'une salle comme Wilfrid-Pelletier ne s'accommodent pas d'un petit nombre d'instruments. Nézet-Séguin avait trouvé une solution avec quelque 25 musiciens. Il s'agissait probablement de la meilleure formule, dans les circonstances.

De toute façon, la musicologie n'est pas l'une des préoccupations majeures de l'OM. Ce que nous avons entendu se ramène à ceci: une bonne lecture sans style précis, voire un peu confuse, dont seule se détachait la petite trompette de Stéphane Beaulac.

La Symphonie no 103 de Haydn donnait occasionnellement la parole à un autre premier-pupitre, cette fois le timbalier, Jean-Guy Plante, dont les interventions s'imbriquaient avec précision dans le discours. Les cordes de l'OM ne possèdent pas la parfaite transparence que demande cette musique, mais l'ensemble restait écoutable.

Ces cordes nerveuses et un rien désordonnées convenaient davantage aux tempi très rapides adoptés pour la deuxième Symphonie de Schumann - en fait, pour les trois allegros, car Nézet-Séguin laissa le mouvement lent chanter amoureusement.

Deux choses agaçantes dans ce concert: le caméraman qui est resté debout sur un côté de la scène, face au public, du commencement à la fin (à un moment donné, ils étaient deux!) et l'obscurité qui régnait dans la salle, comme si l'OM voulait suivre le mauvais exemple de l'OSM. À la direction générale, on m'informe que le caméraman était l'affaire d'un soir seulement, pour les besoins d'un documentaire sur Nézet-Séguin, et que l'obscurité résultait d'un malentendu.

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ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN Chef d'orchestre: Yannick Nézet-Séguin. Solistes: Stéphane Beaulac, trompettiste, Marie-Andrée Benny, flûtiste, Lise Beauchamp, hautboïste, et Marcelle Mallette, violoniste. Lundi soir, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Programme Concerto brandebourgeois no 2, en fa majeur, BWV 1047 (c. 1720) - Bach

Symphonie no 103, en mi bémol majeur, Hob. I: 103 (Roulement de timbales) (1795) - Haydn

Symphonie no 2, en do majeur, op. 61 (1845-46) - Schumann