Cette année marque le 45e anniversaire de la création des Concerts populaires de Montréal par le maire Jean Drapeau et l'idée était à la fois amusante et touchante de confier à l'illustre disparu l'ouverture du premier concert de l'été 2009.

Le complet noir, le chapeau melon, la canne et... cette façon de rouler les «r» avec l'assurance de celui qui ne se trompe jamais: j'ai tout de suite reconnu le maire Drapeau... mais je n'ai pas reconnu Jean-Guy Moreau, ce qui est bien le plus grand compliment qu'on puisse faire à un imitateur!

 

«J'ai été pendant 30 ans maire de Montréal... C'était l'époque où Montréal avait un maire.» Il n'en fallait pas davantage pour faire crouler de rire les 2000 personnes qui emplissaient jeudi soir le Centre Pierre-Charbonneau, la plupart ayant l'âge d'avoir vu le bon maire Jean. On peut simplement se demander combien ont saisi l'allusion à la chanteuse Colette Boky.

L'Orchestre Métropolitain, son chef Yannick Nézet-Séguin et le ténor Marc Hervieux ont ensuite monopolisé la scène. Le programme était italien et majoritairement puisé au verismo: Sanglots de Paillasse, de Leoncavallo, Lamento di Federico, de Cilèa, Addio alla madre, de Mascagni, airs de Tosca, La Bohème et Turandot. Hervieux a chanté tout cela avec une intensité brûlante et une puissance vocale terrifiante que magnifiait l'amplification. Le chanteur a donné le maximum: sa voix en a souffert à quelques reprises (ce qu'il a lui-même confirmé au micro) et, en même temps, son émotion m'a tiré les larmes.

En fin de concert, il a bissé l'irrésistible Torna a Surriento et entraîné la foule à chanter avec lui. Nézet-Séguin l'a suivi avec une attention de tous les instants et complété le programme avec des pages symphoniques dont certaines, peu connues, de Puccini.

ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN. Chef d'orchestre: Yannick Nézet-Séguin. Soliste: Marc Hervieux, ténor. Jeudi soir, Centre Pierre-Charbonneau.