Comme 18e et dernière soirée du 14e Festival de musique de chambre de Montréal, l'organisateur Denis Brott avait conçu un événement assez original: un «Marathon Mendelssohn» de six heures pour marquer le 200e anniversaire de la naissance du célèbre compositeur allemand.

Plus précisément: de 18 h à minuit, trois concerts de durée normale, soit deux heures, comportant chacun l'entracte habituel, et s'enchaînant à quelques minutes d'intervalle.

Quelque 200 personnes assistèrent à tout. D'autres, après avoir consulté l'horaire, firent un choix et vinrent pour une partie du programme, intéressées plus particulièrement par une oeuvre ou deux, un artiste ou un groupe, et certaines firent jusqu'à deux sauts à St. James United entre 18h et minuit.

Je n'ai pas «couru» tout le Marathon Mendelssohn. Je n'ai pas voulu écouter les Chants sans paroles pour piano: ces pages ne sont pas de la musique de chambre et, de toute façon, j'allais retrouver le pianiste néerlandais Ivo Janssen deux fois par après. J'ai aussi renoncé au Quatuor op. 13 puisque deux autres quatuors à cordes étaient annoncés pour plus tard. Je suis arrivé à la fin du Trio pour piano et cordes op. 66, là encore sans problèmes de conscience puisque le Trio op. 49, le plus beau des deux, m'attendait en fin de soirée.

Les oeuvres programmées - neuf au total - réunissaient une douzaine d'instrumentistes, la plupart, comme la violoniste Rachel Barton Pine, associés année après année au Festival.

La soirée nous valut une révélation: le jeune Quatuor Afiara, formé de Canadiens (dont trois d'origine orientale) et présentement fixé à San Francisco. Au plan de l'exécution individuelle et collective et au plan de la musicalité et de la maturité, cet Afiara est à placer parmi les meilleurs quatuors actuels - en ce qui concerne Mendelssohn, en tout cas.

Le programme comportait une rareté: le très long Sextuor en ré majeur, op. 110, conçu par un Mendelssohn de 15 ans pour l'inhabituelle combinaison piano-violon-deux altos-violoncelle-contrebasse. Là comme dans le reste du programme, y compris l'éblouissant Octuor op. 20 qui couronnait la soirée, on restait étonné devant le très haut niveau de la prestation technique et musicale, compte tenu du temps limité de préparation dont disposaient ces musiciens venus d'un peu partout.

Mention aussi à l'excellente réalisation à quatre mains d'extraits du Songe d'une nuit d'été par les pianistes Wonny Song et Kyoko Hashimoto.

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14e FESTIVAL DE MUSIQUE DE CHAMBRE DE MONTRÉAL. Samedi soir, St. James United Church.