Après un début de saison placé sous le signe de la nouveauté - La Fanciulla del West, de Puccini -, l'Opéra de Montréal revient au répertoire populaire avec Les Pêcheurs de perles, de Bizet. Première ce soir, 20h, salle Wilfrid-Pelletier de la PdA, pour cinq représentations jusqu'au 13 novembre.

C'est, à part Carmen, le seul opéra de Bizet qui soit monté avec une certaine régularité. Ainsi, il est intéressant d'observer que le Lyric Opera of Chicago, deuxième maison d'opéra d'Amérique après le Met de New York, donne aussi Les Pêcheurs de perles ce soir même, dans le cadre d'une série de neuf représentations.

 

L'Opéra de Montréal avait monté l'oeuvre en 1996, mais d'autres organismes l'avaient précédé. On a retracé une présentation ici dès 1895, soit 32 ans après la création de 1863 à Paris, puis une autre en 1929. De plus, des versions concert eurent lieu chez les Tudor Singers en 1986 et au Festival de Lanaudière en 1988.

Une femme, deux hommes

L'action se déroule sur l'île de Ceylan. Zurga et Nadir, pêcheurs de perles de leur métier - et dont Zurga est le chef - , se retrouvent après plusieurs années. Tous deux amoureux de la même femme, ils étaient devenus ennemis. Cette femme, c'est la prêtresse Léïla, que le grand-prêtre Nourabad conduit chaque année sur un rocher surplombant la mer où elle prie pour la protection des pêcheurs.

Léïla est voilée, mais Nadir la reconnaît. Tous deux revivent leurs anciennes amours lorsqu'ils sont surpris par Nourabad, qui arrache le voile de Léïla. Zurga à son tour la reconnaît. Léïla échappe à sa colère en lui montrant le collier qu'il lui remit un jour où elle lui sauva la vie. Reconnaissant, Zurga allume un incendie qui sème la confusion et permet à celle qu'il aime toujours de fuir avec celui qui fut son ami.

Un scénario sentimental, donc, une musique à l'avenant, un contexte qu'on peut dire démodé: tels sont Les Pêcheurs de perles qui, pourtant, font courir les foules depuis 1863, et ce non seulement en milieu français mais jusqu'à Chicago! Une grande partie du succès de l'oeuvre tient indiscutablement à des pages irrésistibles comme le duo de Nadir et Zurga, «Au fond du temple saint», et la romance de Nadir, «Je crois entendre encore».

Distribution d'ici

La distribution réunie par l'OdM est entièrement d'ici, comme celle de 1996. Karina Gauvin en Léïla passe ainsi des mélismes du baroque italien au légato du romantisme français. Le ténor d'origine mexicaine Antonio Figueroa sera Nadir et le baryton canadien-anglais Phillip Addis sera Zurga. La basse Alexandre Sylvestre complétera le quatuor en Nourabad. Décors et costumes sont une location San Diego Opera-Michigan Opera Theatre, la mise en scène est de l'Australien Andrew Sinclair et Frédéric Chaslin, parfois invité à diriger au Met, sera au pupitre de l'Orchestre Métropolitain.

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Les Pêcheurs de perles, de Bizet, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, ce soir, 20h, ainsi que les 5, 8, 10 et 13 novembre.