La Presse a joint Half Moon Run au téléphone à Toulouse, hier. En vue des deux spectacles - à guichets fermés - que le groupe montréalais donnera en décembre au Métropolis, voici le bilan d'une autre année folle à tourner partout dans le monde et à réchauffer la salle pour Mumford & Sons. Bonne nouvelle: le deuxième album devrait sortir à l'été ou à l'automne.

Depuis ses débuts à Montréal, le groupe Half Moon Run a donné... 350 spectacles. «Nous les avons tous comptés depuis le show au Barfly, sur le boulevard Saint-Laurent, en avril 2010», précise le chanteur Devon Portielje.

Près de 43 mois plus tard, Half Moon Run se trouve à Toulouse, où il se produit ce soir.

En juin dernier, le premier album du groupe, Dark Eyes, lui a valu une sortie internationale en grand avec Communion Records, label indépendant de Glassnote Entertainment Group (Mumford & Sons, Chvrches, Phoenix). «C'était bizarre de ressortir l'album plus d'un an après le Canada, souligne Devon Portielje. Des gens le découvrent alors que les chansons, pour nous, datent de plus de deux ans. Mais c'est correct... nous sommes contents. Les gens adorent notre musique et le groupe prend de l'expansion rapidement. C'est très excitant.»

Half Moon Run a assuré la première partie de Mumford & Sons, Of Monsters and Men et Metric. «Les occasions qui s'offrent à nous sont folles. Juste d'avoir signé avec Glassnote nous donne de la visibilité et de la crédibilité.»

Fait intéressant: le premier spectacle que Half Moon Run a donné avec Mumford & Sons a eu lieu au Trianon, à Paris. Vendredi, c'est plutôt comme tête d'affiche principale que Devon Portielje, Conner Molander, Dylan Phillips et Isaac Symonds y remonteront sur scène.

Se produire devant 15 000 personnes, ça ne change pas un groupe, sauf que... «C'est fou et c'est difficile à décrire. Dans ces situations, j'ai décidé de penser survie, explique le chanteur Devon Portielje. Au lieu d'être nerveux, je suis concentré et je prends quelques verres. Il faut rocker même si je brise une corde de guitare.»

Fin du chapitre

L'an dernier, La Presse a consacré Half Moon Run comme groupe montréalais s'étant le plus illustré à l'étranger en 2012 avec son folk-rock aux arrangements riches et aux envolées vocales prenantes.

Hier, notre entrevue avec Devon Portielje donnait l'impression d'une «année de la marmotte».

En décembre dernier, Half Moon Run a rempli le National à guichets fermés pour deux soirs avant de s'envoler vers l'Australie le 24 décembre. C'est pareil en 2013 avec un bonus: le groupe remplira cette fois le Métropolis, les 6 et 7 décembre. «Ce sera la fin d'un chapitre et ce sera assurément spécial», dit Devon Portielje.

Pour le groupe, ce sera un soulagement de rentrer à la maison. L'an dernier, Half Moon Run subissait déjà les aléas du mode de vie nomade et répétitif de la tournée.

«Les spectacles, c'est correct. C'est plutôt la vie sur la route qui est difficile. Nous adorons être sur scène et sentir l'énergie de la foule. Chaque soir, j'essaie d'être meilleur et je me suis beaucoup amélioré comme musicien en interprétant souvent les mêmes chansons.»

Le plus éprouvant: l'incapacité d'assouvir la soif d'écrire de nouvelles chansons.

«Nous avons 15 minutes pendant les tests de son et nous sommes en autobus la plus grande partie du temps. Nous sommes très fatigués mentalement. Je n'ai même plus d'appartement à Montréal, lance-t-il. Mais les membres de Mumford & Sons sont un bel exemple de groupe heureux et en santé quand il est en tournée. Ils boivent peu et leurs blondes les accompagnent. Ils sont groundés alors que c'est très facile de perdre la tête.»

Retraite

En décembre, Devon Portielje songe à dormir dans le local de répétition de Half Moon Run pendant son séjour à Montréal. Bonne nouvelle: ses comparses et lui loueront un chalet dans le bois pendant trois semaines cet hiver pour écrire. «Notre deuxième album pourrait sortir pendant l'été ou à l'automne», annonce le chanteur.

Half Moon Run n'a pas l'intention d'employer un réalisateur. «Nous devons écrire les chansons d'abord, mais nous sommes un groupe qui aime le contrôle», indique son chanteur.

L'an dernier, ses complices et lui avaient exprimé le souhait suivant pour 2013: «Que nos chansons restent honnêtes et qu'on préserve notre énergie.»

Près de 12 mois plus tard, on peut dire mission accomplie.

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Half Moon sera en spectacle au Métropolis les 6 et 7 décembre. Tous les billets sont vendus.