Délaissant le rock atmosphérique sur lequel il faisait planer sa voix sur son album Escalader l'ivresse, Alexandre Désilets redescend parmi les êtres humains.

Il ne renie pas sa propension naturelle à l'envol pour autant. Les arrangements soignés de La garde, signés en grande partie par le très inspiré Jean Massicotte (aussi réalisateur du disque), conservent presque toujours un petit quelque chose de léger et d'aérien. Ce qui constitue un tour de force, compte tenu de la richesse des mélodies, des rythmes et des textures sonores mis en commun ici. La garde n'a rien d'un disque live. Disons plutôt un «disque univers» ciselé en studio, très fouillé au plan musical, notamment coloré de bidouillages électroniques et de segments instrumentaux juxtaposés.

Il est de ces rares albums qu'on peut écouter distraitement, pour le plaisir des mélodies accrocheuses, des refrains et de cette basse souvent d'une rondeur charnelle, mais qui sait aussi donner le change lorsqu'on s'y plonge toutes lumières éteintes, un casque d'écoute sur la tête. On savoure alors pleinement le grain du son, ce chant parfaitement maîtrisé et cette poésie évanescente. Le meilleur des deux mondes, sans qu'Alexandre Désilets ne donne l'impression d'être assis entre deux chaises.

POP

Alexandre Désilets

La garde

****

Maisonnette/Sélect