Perdu parmi les nombreuses sorties de la semaine, les actualités musicales et les innombrables spectacles à Montréal? Notre journaliste vous sert de guide.

Ici: Ils fermeront les Francouvertes 

Le public et le jury des 21es Francouvertes, concours-vitrine de la relève musicale francophone, couronneront le 8 mai leur artiste chouchou au terme de trois étapes et de 11 soirées de concerts. Trois finalistes, trois marches du podium. Lydia Képinski, Les Louanges et Laurence-Anne poursuivront l'opération charme. Coup d'oeil sur ces trois artistes de la relève qui, comme dirait Gilles Vigneault, ne sont jamais tombés.

Les Louanges

Surnom glané dans les rues de Lévis, Les Louanges met en scène l'Hochelagais d'adoption Vincent Roberge, dont les cheveux en bataille annoncent un flegme qui sied bien à ses 21 ans. Remarqué en 2015 au Festival international de la chanson de Granby, le chanteur rock tendance jazz collectionne les images: sous sa plume, une vitre de voiture givrée devant ses yeux fatigués est devenue la galaxie ‒ et la chanson ‒ Andromède. L'amour des mots lui vient de poètes comme Sylvain Trudel et François Guerrette. Celui de la musique ? On lui demandera la prochaine fois...

Laurence-Anne

Attitude punk, allure réservée, Laurence-Anne enveloppe ses créations dans un folk onirique et lancinant. Celle qui a grandi à Kamouraska a enfanté d'un EP du même nom (Kamouraska) maintenant disparu des interwebs, peut-être parce que la génitrice fait partie, comme elle écrit sur son site, du «crime non organisé». Elle a tout appris, notamment la guitare, sur le tas, sans YouTube ni parents musiciens. Les traces qui subsistent du grand coup, Vipère et Cap Noir, sont de prometteuses cartes de visite.

Lydia Képinski

Elle a la plume baladeuse et le coeur en kaléidoscope. Sur tout, en musique comme dans la vie, la chanteuse d'origine franco-polonaise réfléchit à voix haute, animée et allumée. Entre autres choses, elle espère la résurgence d'une critique intransigeante qui saurait mieux pointer le médiocre, et a horreur des comparatifs. Paroles fortes et cinématographiques, arrangements et rythmes insubordonnés... Tout est cohérent, parfaitement incohérent. En retard au shooting, en avance sur son temps.

Ailleurs: Pop Montréal s'éclate en Europe

Comme le veut la tradition, Pop Montréal propulse tous les ans des artistes montréalais vers les marchés internationaux à l'occasion des tournées Pop Off. En mai, ce sera au tour de l'électropop de Mozart's Sister (Caila Thompson-Hannant) et du world avant-gardiste de Pierre Kwenders (José Louis Modabi) d'atterrir en Europe dans l'espoir d'y rester. Les deux musiciens participeront à une série de concerts et de festivals aux quatre coins du Royaume-Uni, en France, en Pologne et en Allemagne. L'année dernière, L.A. Foster, Wake Island et Foxtrott avaient (dé)foulé le Vieux Continent.

Festival: Des bands qui distordent

Amateurs d'images hallucinogènes, de sons hypnotiques et d'altération de l'esprit se donnent rendez-vous du 10 au 14 mai. Pour sa deuxième année, le festival Dirtorsion déménage ses pénates dans l'église Saint-Enfant-Jésus du Mile End. Au programme: l'avant-première du documentaire The Colossus of Destiny : A Melvins Tale sur la carrière du mythique trio de Montesano, un vernissage du collectif Girls in the Garage et une quinzaine de concerts, dont ceux de PyPy, CO/NTRY et We are Wolves. «C'était important pour nous que la direction artistique ne soit pas ancrée dans la nostalgie», précise Maryline Lacombe, cofondatrice du festival 100 % indépendant. Seule exception: le festival chapeautera le premier concert à vie de Teke Teke, un projet hommage au guitariste japonais Takeshi Terauchi auquel participent Pawa Up First et Patrick Watson. Âmes rigides, s'abstenir...

Consultez la programmation du festival: https://www.facebook.com/events/393042687740810/

Le point sur... Coyote Records crée le malaise... et s'en désole

Le 22 avril, pour célébrer le Record Store Day, journée consacrée aux disquaires indépendants, la maison de disques Coyote Records a choisi de vendre au rabais ses albums... numériques. Une promotion qui a créé un malaise chez certains artistes, dont les disques étaient offerts sur Bandcamp tout le week-end pour la modique somme de 7 $. Or, seules les ventes physiques, notamment de vinyles, permettent aux marchands locaux de survivre. «Le but, c'était vraiment d'aider nos artistes et c'était effectivement maladroit, a commenté par courriel Dragos Chiriac, responsable de la musique en ligne chez Coyote Records et instigateur de l'offre. Quand on s'en est rendu compte, on a retiré la promotion rapidement.» Dommages restreints: peu d'artistes avaient répondu à l'invitation du label de publiciser la bonne (mauvaise) nouvelle.

Nos choix de concerts

> Mac DeMarco, le 11 mai au Métropolis

> Gazoline, le 16 mai au Divan Orange

> Philippe B, le 17 mai au Centre Phi

> Karim Ouellet, le 17 mai à la maison de la culture Mercier

Sorties québécoises

> Stéphanie St-Jean, Stéphanie St-Jean, 5 mai

> 5, David Jalbert, 5 mai

> Yvan Pedneault, Yvan Pedneault, 7 mai

> La grande nuit vidéo, Philippe B, 12 mai

> Soul 67, Renee Wilkin, 12 mai

> Étoile anonyme, Valérie Lahaie, 12 mai

> Le retour de Jacobus, Jacques Jacobus, 17 mai

> Monoxyde, Monoxyde, 27 mai