Quelques heures avant de monter sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier pour y donner ses deux premiers spectacles en carrière à Montréal, Jeff Beck a reçu le premier Prix hommage du Salon de guitare de Montréal lors d'une conférence de presse à la Maison du jazz. Puis l'ex-guitariste des Yardbirds, converti au jazz-rock depuis les années 70, a parlé d'un peu de tout pendant une vingtaine de minutes, dont ses influences qui vont du rockabilly et de Jimi Hendrix à Ravi Shankar, sans oublier le Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin.

Beck donne souvent l'impression sinon d'improviser, à tout le moins de laisser libre cours à sa spontanéité quand il joue de la guitare. «J'essaie de ne pas être ennuyeux, dit-il simplement. Je fais des erreurs et quand c'est une bonne erreur, je la mets là-dedans», dit-il en pointant sa tête du doigt.

Beck est tellement occupé qu'il n'a pas le temps de modifier le menu musical de ses concerts. Il nous donc a dit qu'en soirée, il jouerait sensiblement les mêmes pièces qu'on retrouve sur l'album et le DVD live enregistrés chez Ronnie Scott's à Londres, il y a un an et demi. Et s'il a chanté un couplet de son vieux succès Hi Ho Silver Lining pour dépanner son invité David Gilmour, le guitariste de Pink Floyd, samedi dernier au Royal Albert Hall de Londres, il n'était surtout pas question qu'il nous fasse entendre sa voix d'or à Montréal.

Dans la deuxième semaine d'août, Jeff Beck entrera en studio avec le réalisateur Trevor Horn pour y enregistrer son premier album en six ans, qui pourrait être double. Curieusement, l'excellent trio qui l'accompagne depuis deux ans - la bassiste Tal Wilkenfeld, le batteur Vinnie Colaiuta et le claviériste Jason Rebello - ne jouera pas sur ce disque.

«On n'a pas le budget pour leur faire faire des allers et retours et comme il y aura sur ce disque des sons éclectiques, je veux aussi faire appel à d'autres musiciens. Mais j'espère que mon groupe pourra jouer cette musique par la suite parce qu'ils sont très bons.»