Florence K. donnera ce soir deux concerts gratuits au Festival de jazz, sur la scène où chantait Stevie Wonder pas plus tard que mardi dernier. Un rêve devenu réalité pour la jeune chanteuse et musicienne dont le dernier album, La historia de Lola, lui vaudra incessamment un disque d'or.

Q : L'hiver dernier, vous parliez de transformer le Cabaret du Casino de Montréal en un dancing cubain. Comment voyez-vous le concert-événement de ce soir?

R : Ce sera Les rues du Sud, comme le dit ma chanson Las calles del sur: un immense dancing, mais surtout un rassemblement, une fête avec un gros orchestre. C'est sûr que quand tu joues dehors dans un festival, un vendredi soir, tu ne places pas tes chansons de la même façon, tu les réarranges un peu: il y a plus de passes de cuivres, des effets un peu plus percussifs.

Q : Vous serez combien sur scène ce soir?

R : Onze. C'est la première fois que je donne un spectacle avec autant de musiciens. En plus, il y aura deux danseurs: Uriel Areguin, un Montréalais d'origine mexicaine, et une amie mexicaine venue à Montréal pour l'été. Ils ont chorégraphié presque la moitié du spectacle, c'est super beau. Je vais danser avec eux.

Q : L'expérience du spectacle de la Fête nationale au parc Maisonneuve va-t-elle vous servir?

R : J'avais déjà chanté devant 6000 ou 8000 personnes, mais le faire devant 250 000 spectateurs, c'est un autre feeling. En salle, j'essaie d'établir un contact direct avec le public en le regardant, en lui parlant directement. Donc, ça m'a servi de monter sur la scène du parc Maisonneuve et de pouvoir parler à tous ces gens-là. Mais ce n'est pas nécessairement facile de faire seulement une de tes chansons. Ce n'est pas le même travail quand tu donnes ton spectacle du début à la fin et que tu peux construire une ambiance, un climat. C'est ce que je veux faire au Festival de jazz.

Q : Le spectacle sera-t-il différent à 21 h et à 23 h?

R : On a un programme préétabli pour les deux heures, mais on ne jouera pas nécessairement pour les mêmes gens, il y aura un nouveau public. Et à 23 h, j'aurai une invitée-surprise.

Q : Qu'est-ce que ça signifie pour vous de chanter au Festival de jazz?

R : Je me souviens que lors du 25e anniversaire, je jouais du piano au Stash Café, rue Saint-Paul. En rentrant chez moi, je m'arrêtais au Jazz voir quelques spectacles. Je trouvais ça extraordinaire et je me disais que moi aussi, je jouerais peut-être au Jazz un jour. Un soir, j'ai participé à un jam session à l'hôtel, où mon prof de piano jouait. Dans ma tête, c'était énorme: «Mon Dieu, j'ai joué une toune dans le cadre du Festival de jazz avec des musiciens hallucinants!» Cinq ans plus tard, j'ouvre le programme du Festival et j'y vois: «Événement spécial, Florence K., 30e anniversaire». Je capote! Pour moi, le Festival de jazz demeure l'événement suprême de la musique.

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Florence K., Scène GM, 21 h et 23 h.