L'élection d'une femme à la tête du Québec est un moment historique, et le magazine Châtelaine a décidé de souligner la chose en publiant un numéro souvenir, en kiosque aujourd'hui.

Tiré à 45 000 exemplaires, le magazine relate les grands moments de la carrière politique de Mme Marois, de ses débuts comme attachée de presse de Jacques Parizeau jusqu'à la soirée mémorable du 4 septembre dernier.

«L'idée de ce numéro-souvenir est née lorsque nous avons réalisé que le Québec allait peut-être élire une femme première ministre pour la première fois, explique Mélanie Thivierge, directrice éditoriale de Châtelaine.» Avec l'éditrice Marie-Josée Desmarais, nous avons la volonté de réanimer le côté engagé de Châtelaine et de ramener un biais féministe dans le traitement de l'actualité qui touche les femmes. L'occasion était trop belle pour ne pas souligner cette date.»

Réunie dans ses bureaux du centre-ville de Montréal mardi soir, l'équipe du magazine attendait donc l'issue du vote pour savoir si le numéro spécial allait voir le jour. «Il y avait la possibilité d'avoir fait tout ce travail pour rien, reconnaît Mélanie Thivierge, mais nous étions vraiment déterminées à ne pas manquer ce rendez-vous avec l'histoire.»

C'est Lise Payette, un des mentors de Pauline Marois, qui signe le texte principal de cette publication hors série. L'ancienne ministre de la Condition féminine sous René Lévesque nous livre ses premières impressions sur la jeune femme blonde qu'elle avait rencontrée dans les couloirs de l'Assemblée nationale alors qu'elle travaillait aux côtés de Jacques Parizeau. Pauline Marois deviendra ensuite l'attachée de presse de Mme Payette, qui l'a en quelque sorte «recommandée» à René Lévesque. On connaît la suite.

Châtelaine revient aussi sur les principales réalisations de Mme Marois, qui a dirigé, rappelons-le, plusieurs ministères. Le magazine a également rencontré la future première ministre durant la soirée électorale alors qu'elle attendait les résultats, entourée de sa famille.

L'équipe de Châtelaine a toutefois choisi de ne pas insister sur la tournure dramatique des événements. «Nous en avons pris acte, j'ai évoqué l'attentat dans mon billet et nous avons quelques photos, mais nous voulions surtout réaliser une publication qui allait traverser le temps. On s'est dit que les quotidiens et les bulletins d'informations allaient parler de la fusillade et que nous allions nous concentrer sur la victoire de Mme Marois, qui a passé dans le beurre ce soir-là. On a choisi de montrer d'elle des images dignes, où elle a la tête haute et fait preuve d'un sang-froid admirable, en véritable chef d'État. C'est ce que nous voulons retenir de ce moment historique.»